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186                    ÉPITRES D'ANGE POLITIEN.
nées plusieurs filles : l'aînée épousa, à Lyon, le 23 no-
vembre 1751, André Suleau, gentilhomme picard, dont le
dont le neveu François-Louis Suleau (1) a joué un rôle si
tragique dans la journée du 10 août 1792. Accouru aux
Tuileries au premier rang des défenseurs de Louis XVI,
il se vit entouré par la multitude, et bientôt, malgré une
héroïque résistance, massacré par des assassins auxquels
l'avait désigné Théroigne de Méricourt (2). Suleau était^
en 1787,,avocat aux conseils du Roy, et en cette qualité fut
chargé de la procédure de son jeune parent. Elle suivit son
cours sur l'instance d'un jurisconsulte lyonnais, Bona-
venture Morel, alors procureur-fiscal-général de la juri-
diction laïque de l'archevêché de Lyon, devenu plus tard
conseiller à la Cour d'appel de cette ville, quand les
grands corps de magistrature furent rétablis en 1800 (3).
   Celui-ci, en qualité de curateur de Jean-Louis-Benoît
Goussard de Fontebrune, alors mineur et demandeur, re-
quérait contre Madeleine Du Perray, se disant dame de La
Rey, défenderesse, que la substitution contenue au testa-
ment de Mathieu de Chavanne de Rancé fût déclarée ou-
verte au profit dudit Jean-Louis-Benoît, par le décès de
messire Guillaume de Chavanne de Rancé, son oncle à la
mode de Bretagne, et ce faisant, la défenderesse condam-
née à se dessaisir et départir de la terre et seigneurie de

   (1) Né à Grandvilliers le 29 août 17S8, et non en 1757, comme le dit'
la Biogr. univ. d'Hoëfer, par erreur. Il était fils de Nicolas-Antoine-Victor
Suleau, frère d'André Snleau, et de^Maric-Jeanne Forlin. (Acte communi-
qué par M. le Maire de Grandvilliers.)
    (2) Pour le rendre plus odieux sans doute, elle l'appelait à haute voix
l'abbé Suleau.
   (3) Voir le discours prononcé sur sa tombe par le Premier Président
Vouty, le 22 floréal an xm, et son éloge par M. Mollard, extrait du Bulle-
tin de Lyon du 25 floréal an xm, n° 68. V. aussi les savantes études de
M. le conseiller Fayard sur les Anciennes juridictions lyonnaises, pages 212
et 263. Son frère aîné, Pierre Morel, né à Lyon en 1723, était membre de
l'Institut. Il figure au tomeLXXIV delà Biographie universelle, p. 370.