page suivante »
340 . VOIES ROMAINES DE LUGDUNUJI. sur la configuration de notre pays et des contrées voisines, pour n'avoir pas le moindre doute à cet égard (1). Après les quatre voies romaines mentionnées par Strabon, et dont une est double, il nous reste à parler d'une cinquième que nous avons été le premier à signaler en 1844. Aucun auteur n'en fait mention. La Carte et l'Itinéraire sont éga- lement muets sur son compte ; mais son existence n'en est pas moins certaine. D'Anville a constaté qu'un grand nom- bre de voies romaines se trouvaient dans le même cas. C'était une de ces routes secondaires que les Romains nommaient compendia, parce qu'elles abrégeaient les dis- tances. Elle partait et part encore de l'intérieur de Belleville pour se rendre à Au tun par Cluny et par conséquent suivait une ligne beaucoup plus directe en traversant les monta- gnes du Beaujolais et du Maçonnais. En sortant de Belle- ville, elle se dirige au nord-ouest sous le nom de Chemin ferré. Chose remarquable, c'est d'après Bergier, qui écri- vait au commencement du xvne siècle, le nom qu'on donne en Belgique aux anciennes voies romaines (2). La route (1) L'existence de la voie romaine conduisant de Lyon à Narbonne, en suivant la rive droite du Rhône, est incontestable. Elle a été signalée de- puis longtemps, et notamment par nos anciens historiens lyonnais. Menes- trier (a) et Colonia (6), et aujourd'hui encore, il est facile d'en retrouver les restes dans la partie comprise entre Givors et Vienne. Cette route commençait à la porte de Saint-Just, et passait à Fontanière, à Saint-Genis, à Millery, qui doit probablement son nom à quelque pierre milliaire placée sur son territoire. Delà , elle gagnait Givors, Saint-Romain-en-Gal, Sainte- Colombe, Ampuis, Condrieu, ete. « La route actuelle, récemment ouverte, a dit le baron Ravcrat, a remplacé l'antique voie narbonnaise, qui sui- « vait toutes les inflexions du sol, et dont quelques tronçons, la plupart « envahis par les ^broussailles, apparaissent encore çà et là . a (Autour de Lyon, p. 288 et 287). Conf. Aug. Bernard, Description du pays des Sêgusiaves, p. 164. A. V. (a) Bist. civile et consul.', p. 33. (6) Bist. littéraire, I, p. 63. (2) Histoire des grands chemins de l'empire romain. L. 3, C. 54.