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                  HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.                249

Et en faudra bien quatre à chaque porte qui soient des per-
sonnes de considération.
   Outre cela, il faudra deux gardes ou portiers ordinaires
gagés par la ville, qui veilleront continuellement sur tout
ce qui sortira ou entrera par les portes.
   Le devoir des députés sera de juger l'entrée des person-
nes qui se présenteront, de bien voir et examiner les bulle-
tins de santé qu'ils porteront, comme aussi en prendre
garde au bétail et aux marchandises de toute nature.
   Les magistrats et consuls donneront ordre qu'il n'y^ait
que certaines portes des villes ouvertes, et auprès y aura
un petit logement pour les députés ; et sera nécessaire,
avant que les survenants abordent les maîtresses portes,
de faire une hutte à l'entrée de faux-bourgs, ou aux ave-
nues des grands chemins, avec des barrières, et y tenir des
gardes pour examiner ceux qui se présenteront, et en faire
le rapport aux députés qui enverront quelqu'un pour recon-
naistre si besoingt est.
   C'est une coutume observée de tout temps, lorsqu'il y a
des villes empestées, que de bailler des billets ou bulletins
de santé à ceux qui partent des lieux sains pour avoir en-
trée aux autres, et des certificats pour les marchandises
au même effet (1). »
   Manget déplore que cette mesure soit rendue souvent
illusoire par la complaisance ou la corruption des greffiers
commis à l'expédition des bulletins ; et aussi par l'avarice
des marchands qui achètent à bon compte des marchandi-
ses provenant de pays suspects ; et, pour les vendre, dissi-
mulent leur origine, hasardant, pour gagner, et leur vie et
la sécurité'des villes.
   Comme les amendes et la confiscation infligées aux dé-
linquants ne suffisaient pas toujours pour les effrayer, une
estrapade était dressée près du corps de garde pour y ap-
pliquer ceux qui étaient convaincus de faux bulletins, ou

 ' (1) Le Capwàn charitable, par le P. Maurice de Toulon.