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230             HÔPITAL DE LA QUARANTAINE.

qui, venant de lieux infectés, étaient entrés sans avoir
raisonné.
   Ce médecin ajoute : « La coutume établie et observée
de tout temps, durant la contagion, est d'ordonner la qua-
rantaine aux personnes qui sortent des villes infectées,
comme aussi aux meubles et aux marchandises que l'on
transporte ; et s'il étoit besoin, on les pourra parfumer (les
meubles) avec la fumée du romarin, du genièvre, de la
sabine, de l'encens, de la poudre, ou autres bois ou drogues
que l'on avisera. »
   Après cette brève exposition des mesures préventives, il
nous reste à signaler un moyen, considéré comme infail-
lible, pour voir si la peste est imminente par la corruption
de l'air : « C'est de mettre un pain chaud tout ouvert, ou
de la chair chaude au bout d'une pique, durant vingt-
quatre heures, en un air relevé, et donner l'un et Vautre,
par après, à deux chiens différents; car, si Vair est infect,
les chiens mourront, et s'il ne l'est pas, ils n'auront aucun
mal. »
  Cette croyance était un reflet des théories médicales alors
en vogue.
  Débarrassés du fléau, les habitants se mirent en mesure
de remplacer les légers abris précédemment élevés pour
les pestiférés, par une construction durable.
   En 1536, par ordre des échevins, les travaux furent com-
mencés pour édifier le nouvel hôpital. Mais aussitôt des
réclamations nombreuses s'élevèrent contre cet inquiétant
voisinage, et les habitants de Béligny avec leur curé, sou-
tenus parle seigneur du Molin-au-comte; Jean de la Bessée,
et par les doyens et chapitre de Saint-Jean, s'opposèrent
formellement à l'exécution du projet.
   Les habitants de Béligny obtiennent du roi François I "
des lettres patentes portant défense aux échevins de Ville-
franche de « ne jamais faire et construire la.dicte maison
en la dicte terre ; » les curés et habitants de Béligny '
« offrant, toutes foys, comme ils disoient, monstrer ailleurs