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                     ÊPITRES D'ANGE POLITIEN.                     187
La Rey, censés, rentes nobles, servis et droits y attachés,
comme étant des biens sujets à ladite substitution, etc.
   Suleau, obligé de produire, à l'appui de cette demande,
les titres généalogiques de son jeune client,' le mit en
rapport, pour compléter son dossier, avec un de ses compa-
triotes fort versé dans les matières héraldiques, qui parais-
sent lui avoir été' assez étrangères. Je veux parler de
l'abbé Coupé. Ce fécond écrivain, Picard de naissance,
était venu jeune encore à Paris, et à vingt-cinq ans, s'é-
tait élevé au poste de professeur de rhétorique au collège
de Navarre (1). Huit ans" plus tard, étant devenu précep-
teur du prince de Vaudemont de la maison de Lorraine,
il conduisit son élève en Allemagne, en Suisse et en Italie,
et à son retour à Paris, fut nommé censeur et conserva-
teur des titres généalogiques à la Bibliothèque royale.
Remplissant ces fonctions depuis neuf années, il put pro-
diguer au noble plaideur, dont Bonaventure Morel était le
curateur, les trésors de son érudition héraldique et met-
tre rapidement en état les pièces principales de son dos-
sier, retiré du cabinet de Suleau (2), pour passer dans
celui de l'avocat Denis de La Rivoire, son parent.
   Ces bons soins méritaient une récompense, et aucune
ne pouvait égaler, pour le savant abbé Coupé, l'hommage
d'un manuscrit, déjà vieux de plus d'un siècle, tel que celui
dont le jeune chevalier de Fontebrune avait recueilli le
legs, comme une épave de la succession prête à lui échap-
per. On comprend qu'il s'agit de l'œuvre incomplète du
bon chanoine de Saint-Paul, contenant la traduction des
Epîtres d'Ange Politien et du poëme d'Ambra.
   Coupé ne manqua point de l'agréer, en se promettant de
l'éditer plus tard, après l'avoir achevée. Mais les événe-
ments disposèrent autrement, et du procès, et du manus-.

  (1) En 1757.                                            •      > <
  (2) Il était parti pour un voyage aux îles Du Vent et à Saint-Domin-
gue, d'où il ne revint qu'en 1789.




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