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        LE BONHEUR DE M B.-N. DUFLOT.
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Je vais agir sans vous       tout est prêt, le notaire
Qui n'a pas plus que moi le bonheur de vous plaire,
Est mandé pour ce soir et fera le contrat ;
Puisque vous le voulez, je soutiens le combat,
Et vous offre à jamais ou la paix ou la guerre.
                 MADAME DUFLOT.
                      (D'un ton de fureur concentrée.)
Faites, faites, monsieur, ce que vous voulez faire,
Vous êtes maître. Allez, vous avez le pouvoir.
Je ferai, moi, ce que je crois de mon devoir.
Ouvrez votre maison ; invitez ;        je vous jure,
Qu'aucun des invités ne verra ma figure,
Je m'enferme chez moi, vous ferez vos honneurs,
Et j'ensevelirai mon dépit et mes pleurs
              (M. Duflot fait un geste, elle continue.)
Ah ! si de me montrer vous osiez me contraindre,
J'irais, mais sans vouloir ni sans pouvoir rien feindre
De mon juste courroux et de tout mon ennui,
Je me contenterais de mon bonnet de nuit,
Car je ne me sais point d'assez vile toilette,
Pour de pareilles gens, pour une telle fête.

                MONSIEUR DUFLOT.

Quand je devrais agir de force, vous viendrez,
Et convenablement, madame, vous mettrez.
Insultez-moi, c'est bien ; bravez-moi, je le passe ;
Mais, devant le public, au moins faites-moi grâce ;
Selon tous vos désirs, dédaignez mon neveu ;
Mais songez que Renée est victime en ce jeu.
                 MADAME DUFLOT.

Eh bien ! mon lit, monsieur, me servira d'excuse ;
Mon absence, du moins, dira que je refuse,
Comme une pauvre femme, hélas ! peut refuser ;
Mais pour que je vous cède, il faudrait me briser !
Mari, fille, neveu, belle-sœur et beau-frère,