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POÉSIE. J'ai souvent des rêves étranges, De chats bottés, d'oiseaux parleurs Mais jamais je ne vois des anges Ni gracieux ni sermonneurs. LA TANTE. Eh bien, ma belle enfant, du temps de la gavotte Fillette se taisait; On ne l'accusait pas pour cela d'être sotte, Et mieux, elle plaisait. Vos aimables journaux dorent leur perfidie Pour flatter votre orgueil, Et, de vos quatorze ans, sans fleurs, sans poésie, Le bon ange est en deuil. Quand Dieu nous a placés sur les flots de ce monde, Où tout être se plaint, Où les plus doux échos durent une seconde, Où tout rayon s'éteint ; Il dit : Je veux donner à ces âmes captives Un ange de mes cieux, Qui leur aide à franchir les ronces de ces rives, Qui dessille leur yeux. LA NIÈCE. Oh ! mais, j'ai lu que de bons moines, Pour se distraire en leur couvent, Ont composé des macédoines D'anges déchus et malfaisants. S'il faut apprendre quelque conte, Celui que j'aime est l'Oiseau bleu : Il finit bien, sans nul mécompte, Ne fait pas peur au coin du feu. LA TAKTE. Enfant, vous apprendrez, si la foi vous échappe, Que les^ nges s'en vont ;