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b l e a u , éloge « qui vaut plus qu'il n'est gros » comme dit
Montaigne, est un fort bon tableau dont le paysage seul n e
nous plaît pas ; les arbres nous paraissent un peu lourds et
les fonds manquent de profondeur, mais les figures sont
bien dessinées, et prises séparément elles sont toutes de
bonnes études.
    M. Perlet a exposé aussi une jolie aquarelle, les Maîtres
 Chanteurs, où nous avons remarqué plusieurs têtes fort bien
faites, et de jolis fonds, ce qui ne se rencontre pas souvent
dans ce genre de dessin.
    M. Orsel, en composant son tableau du Bien et du Mal, a
eu une haute pensée; dans cette trop rare application de l'art
il a voulu donner une leçon de morale suivant la parole évan-
gèlique; mais ou nous n'avons pas su la c o m p r e n d r e , ou M.
Orsel l'a rendu dans l'esprit des lois de la société, et non dans
celui de la parole divine.
    Deux s œ u r s , l'une d'une apparence faible, c a l m e , n'a qu'à
obéir à sa nature pour pratiquer ce que vous appelez la vertu,
et qui consiste tout simplement à profiter du bonheur que lui
apporte sa destinée sous la forme du bon ange; l'autre, que
vous nous montrez douée d'une organisation p u i s s a n t e ,
échoit au démon. O r , dans ce partage le démon ne tente
pas d'entraîner dans la mauvaise voie la sœur que l'ange
du Bien p r o t è g e , et celui-ci n'essaye pas m ê m e d'arracher
à l'espril des ténèbres celle qui devient sa proie. De ces
deux femmes aux prises avec la vie, celle q u i , sous une
protection divine, n'a eu que la peine d'être heureuse, qui
a joui de tous les biens que donne la famille, meurt d o u -
cement au milieu des siens, après avoir vécu d'une vie
 d'égoïsme et de nullité, qui s'écoule sans lutte et sans dou-
leur et que tout encourage ou récompense; à celle-là, le
bonheur dans ce monde et dans l'autre!!
    L'autre sœur, obéissant à l'organisation qui lui a été d o n -
 n é e , a «peut-être lutté puissamment contre une mauvaise
 pensée, envoyée d'ailleurs par la puissance divine puis-