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    Avant d'entrer en matière, nous croyons utile de jeter un
  coup d'Å“il rapide sur l'ancienne Gaule, afin de mettre nos
 lecteurs a même de connaître parfaitement la situation poli-
 tique et les relations qne les divers peuples de ce pays en-
 tretenaient ensemble dans le lieu même où Lyon fut fondé plus
 de quatre siècles avant cette époque.
    La Gaule que les Romains nommaient transalpine était
bornée au nord par le Rhin, au midi par la Méditerranée, à
l'Orient par les Alpes et le mont Jura et à l'Occident par l'O-
céan. Son sol était très fertile; le Midi produisait l'olivier, le
figuier et la vigne que les Phocéens apportèrent, lorsqu'ils
vinrent sous la conduite d'Euxène vers l'an 6Û0 avant Jésus
 Christ, jeter l'ancre dans le golfe où ils fondèrent la colonie
 de Massilie. La culture de ces arbres , et surtout de la vigne
n'avait point encore dépassé la vallée de la Durance au com-
 mencement de l'ère chrétienne.
   D'immenses forêts couvraient une partie de l'Ouest et du
Nord de la Gaule. Le centre produisait abondamment du blé,
de l'avoine, du millet, de l'orge^ et du lin. Il y avait d'ex-
cellents pâturages; aussi l'éducr.liondes bœufs , des moutons,
des chevauxetdesmulets formait-elle la principale industriedes
Gaulois. Dans les cantons boisés ils élevaient des porcs d'une
grosseur énorme. Les pâturages de la Belgique nOurissaient,
au rapportde J. César, une excellente race de chevaux, qu'on
entretenait avec le plus grand soin. L'Aquitaine et la Gaule
narbonnaise étaient renommées par leurs mules dont on fai-
sait un cas particulier à Rome à cause de leur adresse et de
leur docilité. Claudien se plût à les célébrer dans l'épigramme
 que nous traduisons.


               SUR LES MULES GAULOISES.

  « Voyez ces mules si bien dressées , soumises sans subir
« le pouvoir du frein, cheminer vers les côtes qu'arrose le
« Rhône impétueux, au son discordant de leurs grelots, et