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l'éducation de ses enfants ; il se livra ensuite au commerce, e l
s'associa avec Bertrand , marchand de galons.
    Ce Chalier était un espèce de fou, dont l'ambition n'en
fut aussi que plus illimitée. Il avait pris Marat pour son mo-
dèle en révolution. Il vint à Paris, passa six mois auprès de
l u i , y puisa ses leçons , e t , de retour à Lyon , il afficha pu-
bliquement ses desseins pour parvenir à la législature, en
faisant distribuer avec profusion , à la classe o u v r i è r e , son
portrait, au bas duquel on lisait : « Chalier, excellent patrio-
te , a passé six mois à Paris pour être l'admirateur de la Mon-
tagne , de la Convention nationale et du patriotisme de Marat.
    La municipalité n'avait pas encore de chef. Les Lyonnais ,
effrayés par la nomination de ces scélérats , voulurent réparer
l'insouciance qui les avait éloignés des assemblées section-
nâmes. La cabale désorganisatrice fut déjouée , et le citoyen
Nivière Chol fut élu maire. Ce citoyen respectable n'accepta
cette place que pour sauver son p a y s , en balançant autant
qu'il serait en son pouvoir, les intentions perfides des m e m -
bres de celle c o m m u n e , dont l'extravagance sacrifia d'abord
à l'égalité les ornements qui décoraient les bassins de la place
deBellecour.
   Les écarts révolutionnaires de ces magistrats consternèrent
les habitants de Lyon. Différentes adresses envoyées à la Con-
vention , restèrent sans effet. La Montagne de la Convention,
et M a r a t , zélé partisan de Chalier, atténuaient les plaintes
contenues dans ces adresses , et l'on y répondait d'ordinaire
p a r l e grand ordre du jour.
   Cette municipalité , autorisée par le silence de la première
autorité , mit en jeu tous les ressorts révolutionnaires. Un bu-
reau de dénonciation fut c r é é , el douze cents citoyens des
plus riches d'entre les négociants furent bientôt plongés dans
les caves de la Maison Commune. La cupidité municipale
avait dicté les premières listes de proscription. De grands
sacrifices de la part des détenus leur firent recouvrer leur li-
berté. Dans le scandaleux commerce de la liberté individuelle,