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qu'aujourd'hui; leur mortalité était tellement hors de pro-
portion avec la mortalité commune, que certaines personnes
en accusaient leur naissance et en cherchaient la cause dans
des affections particulières, déplorables résultats de leur
déplorable origine. Ainsi, du l " o c t o b r e l 7 8 3 au 1 " avril 1784,
c'est à dire dans l'espace de six m o i s , sur 3,511 enfants 537
étaient m o r t s , ce qui établit pour l'année une mortalité
moyenne de un sur trois. Plus tard et sur la totalité des en-
fants trouvés, comprenant les enfants de sept à seize a n s ,
les comptes de l'administration prouvaient, qu'année com-
m u n e , il en mourait un quart ou un cinquième, et que sur
celle effrayante proportion, un tiers périssait dans la maison.
Si donc, dès cette é p o q u e , le nombre des enfants n'avait pas
atteint un chiffre beaucoup plus élevé, c'est que la mort les
moissonnait avec une désastreuse activité.
   La période décennale, qui commence à 1784 et. finit à
1793, offre une ressemblance remarquable avec la période
égale qui acommencé en 1826 et qui vientde finir en 1835; ainsi
il y a presque identité dans le nombre des enfants reçus par
l'hospice de la Charité à ces deux époques, déjà si éloignées,
et dans lesquelles la situation de la ville de Lyon a offert à
peu près les mêmes alternatives de prospérité et de détresse,
et renfermait une population presque semblable. La moyenne
des enfants reçus de 1784 à 1793 est de 1818 et celle des
enfans recueillis de 1826 à 1835 est de 1925, et cette diffé-
rence d'environ cent enfants est merveilleusement interprêtée
en faveur de la dernière période par la différence de la po-
pulation, qui, en 1784, était de 140,000 â m e s , e t , en 1826, de
 175,000.
   La guerre civile avait porté ses fureurs au sein de la ville
de Lyon ; la faulx des partis avait décimé ses meilleurs ci-
toyens et le vent des révolutions dispersé sa population : aussi
le nombre des enfants trouvés diminua rapidement à partir
de l'année 1794, et jusqu'en 1802, il n'atteignit pas le chiffre
moyen de 1,000 par année. Dans le cours de cette triste pé-