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329 vingtaine d'individus, accompagnés d'un détachement armé, se portèrent aux maisons des Recluses, de Saint-Joseph et de Roanne. Quatre-vingt-quatorze d é t e n u s , parmi lesquels étaient trois femmes, furent massacrés. Dans une de ces pri- sons, il y eut une défense opiniâtre, le combat fut sanglant, les prisonniers tuèrent douze des assiégeants, qui ne p o u - vant plus soutenir le combat, mirent le feu à la prison ; et l'on vit une malheureuse femme , tenant son enfant dans ses b r a s , se précipiler du haut d'une tour dans les flammes. Le cousin du général Bonaparte ( M . Riolz ) fut égorgé quinze mois après, pour avoir tenu un propos relativement aux a s - sassinats qui se commettaient à Lyon. Le bureau central de celte ville fit arrêter douze à quinze individus prévenus d'as- sassinats : traduits au tribunal de Roanne, ils furent acquittés ; ils revinrent à L y o n , et des femmes sortirent au-devant d'eux avec des fleurs ; ils allèrent au spectacle , où ils furent cou- ronnés... était au tribunal criminel * pour y subir son jugement. Le peuple s'y était porté en foule. Le président (M. Riolz) voulut faire évacuer le parquet: le sergent de poste commanda de porter les armes; au milieu du tumulte, le peuple crut qu'on le faisait charger; quelques soldats même, par un mal- entendu, à ce qu'on prétend , le chargèrent; le peuple se porte aussitôt à la prison , voisine du tribunal ; la garnison se met sous les armes, mais il n'était plus temps : soixante-dix victimes avaient été immolées. ( Note de M. Prudhomme. ) * Les fonctions d'accusateur public près le tribunal criminel étaient alors remplies par M. Rambaud, qui a été depuis maire de Lyon. A.