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510 l'œil puisse s'arrêter, el l'intérêt s'attacher; traité par partie et d'une manière inégale, le défaut principal de ce tableau, est pour nous le manque d'ensemble et d'effet; tout cela a été sacrifié à l'esprit d'une multitude de détails qui ne suffi- sent pas pour faire une bonne composition. C'est toujours avec u n vif sentiment de déplaisir que nous voyons un artiste en pleine voie de succès, se livrer à ces débauches de pinceau qui ne font rien pour sa réputation. Les sujets de sainteté sont si r e b a t t u s , qu'il semble impos- sible de les traiter aujourd'hui sans tomber malgré soi dans l'imitation; M. Perlet a évité cet écueil, et a su, avec les moyens les plus simples nons donner du bon et de l'original; sa Sainte Philomène, d'un pose noble et sans recherche, a une expression de tète si gracieusement poétique, ses belles mains d'une forme presqu'antique ont été si délicieusement modelées par le pinceau caressant de l'artiste, le coloris en est si suave , que je ne sais ce qu'il faut le plus louer, ou du ton des chairs ou de leurs contours. Le dessin bien sou- tenu de celle figure est correct, sans m a n i è r e , et bien étudié. M. Perlet qui met toujours beaucoup d'esprit dans ses com- positions n'a pas été en défaut pour celle-ci, il a placé fort adroitement les instruments du supplice de la sainte, dans une teinte vague, q u i , en faisant bien valoir la figure prin- cipale , dérobe des détails toujours repoussants et qui d'ail- leurs auraient rompu celte grande h a r m o n i e , cette tranquil- lité d'ensemble qui n'est pas, selon nous, le moindre mérite de ce tableau. On a reproché à l'artiste un peu d'exagération dans la longueur du b u s t e , sans réfléchir que celte compo- sition de style Péruginesque, avait tout le caractère des p r o - ductions du moyen-âge, où les corps sveltes , le mouvement droit et sévère des draperies, contribuent à effiler encore la forme. Les genoux el les pieds sont d'ailleurs suffisamment indiqués pour comprendre que les vêtements de la sainte r e - couvrent une partie du nuage sur lequel elle est agenouillée. Galhs, que nous avons entendu comparer à un vieux ta-