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S71 miraculeusement créateur. Avez-vous envie d'un objet quel- conque? donnez-en le dessin ou même la simple description; de suite la matière vitrifiée incandescente est au bout du tube l'ouvrier la balance ^ souffle, la balance encore, la détache et vous la remet achevée : quelques minutes ont suffi. C'est ainsi que sur la demande d'une personne qui visitait la verrerie en môme temps que moi, une pipe élancée, gra- cieuse^ fut aussitôt fabriquée que commandée. Ce n'é- tait point une pipe de luxe; l'usage en était facile, il de- vait en être durable avec les seules précautions qu'exige le verre. Mais tous les ouvrages fabriqués ne sont pas ainsi livrés à la consommation en sortant de la canne du souffleur, le verre serait trop cassant et ne pourrait aucunement supporter les va- riations brusques d e l à température. Il faut, au p r é a l a b l e , le soumettre au recuit. Cette opération consiste à laisser le verre, rougi au feu, se refroidir avec une lenteur graduée qui lui permette de se cristalliser d'une manière reposée et solide. Elle s'effectue ici dans un four placé audessus de celui où se fond la matière vitrifiable. Par conséquent le môme feu suffit à tous deux. Les objets soumis au recuit sont insensiblement éloignés du foyer, jusqu'à ce qu'ils soient amenés à la tem- pérature ordinaire. La matière première du verre consiste dans un mélange de sable p u r , de sulfate de soude et de chaux. Cette fabri- que ne saurait être mieux placée, pour avoir facilement tous ces produits. Le Rhône lui fournit le sable, la fabrique de M. Perret vis-à -vis ou celle de MM. Estienne et Jalabert^ à coté, lui font passer le sulfate de soude et Yillebois lui envoie des b a - teaux chargés de chaux calcinée au bois. La verrerie de M. Lacombe (1) fabrique toutes les cornues qui s'usent à Lyon dans les usines à produits chimiques. La (1) M. Lacombe a ses magasins de vente, rues Tliomassin et Belle-Cor- dière.