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361 Le représentant du peuple près la division d'armée de la Guillotieri, à la Convention nationale. Au quartier-général de la Ferrandière , le 3o septembre 1793. Citoyens, mes collègues , Si les muscadins sont encore fiers de ce qu'ils appellent leur glorieuse jour- née du 29 mai, ils ne se vanteront pas autant de celle du 29 septembre. Je ne vous dirai pas les avantages qu'ont remportés, chacune de leur côté , la colonne de Château neuf-Randou et celle de notre collègue Javogue, parce que je présume qu'ils se seront empressés d'en informer la Convention na- tionale ; mais je dois vous dire que la colonne de la Guillolière, commandée par le général Vaubois , et près laquelle je me trouve, a vigoureusement soutenu les deux autres attaques. Pendant que les rebelles étaient repoussés aux extrémités, nous faisions renforcer le bombardement dans le centre de la ville , et au môme instant les deux redoutes que les muscadins avaient cons- truites aux Brotteaux furent attaquées par nos gens, et remportées en moins d'une heure , au milieu d'une grêle de boulets et malgré un feu très-vif de mousqueterie que les lâches nous tiraient en sûreté de derrière des murs retranchés garnis de larges fossés et crénelés tout autour. Nous avons détruit leurs travaux, qui étaient des chefs-d'œuvre de cons- truction , incendié toutes les maisons, enlevé cinq pièces de canon, une forge de campagne , plusieurs chevaux, grand nombre de gargousses et mu- nitions de guerre, des matelas, que j'ai fait conduire à l'ambulance; des bidons, gamelles et marmites ; plus, le dîné de ces messieurs, qui était préparé, mais que nous ne leur avons pas donné le temps de manger. J'ignore si les muscadins sont accoutumés à ne faire la guerre qu'en ca- rosse : le fait est que nous leur avons pris bon nombre de voitures et cabrio- lets de toutes couleurs, et qu'ils ont été obliges de s'en retourner à pied dans leurs murs. Je vous adresse un échantillon de la monnaie (1) avec laquelle on paie en ce moment les troupes muscadines ; en regardant au clair de ce nouveau papier, on y voit très-distinctement une grande et large fleur-de-lys qui an- ( i ) Papier de commerce obsidional créé par le comité général de Salut public lyonnais, jus- qu'à concurrence d'un million cinq cent mille livres-. Dans l'émission de ces papiers de com- merce obsidionaux, il s'en trouva dont le filigrane portait une fleur-de-lys presque impercep- tible, Il&excitèrent des murmures, et il fallut bien vîte retirer ces- mandats de la circulation, (MÉMOIRES DE L'ABBi GmLLOK DE MOSTLEOS, t. X, p . 385.)