page suivante »
51 natif de Lionnoys ; Lyon, 1502, in-4.—Paris, Le Noir, 1525, in-8. On avait fait, avant Champier, des livres sous le.titre de Nef; il y avait eu la Nef des Fous, la Nef des Folles , car alors comme aujourd'hui, une fois qu'un titre était à la mode , chacun le jetait à la tête de ses élucubrations. Après le Génie du Christianisme, combien n'avons-nous pas eu de Génies ? La Nef des Princes de Champier est en prose fran- çaise, flanquée en marge de citations latines. L'auteur adresse des conseils aux princes, et entremêle tous ses pré- ceptes d'exemples ramassés sans ordre, sans méthode. Il y a quelque chose de risible pour nous dans l'à -plomb avec lequel il débite des sornettes, dans l'imperturbable sang-froid avec lequel il va son chemin. Ce livre de Champier, comme tout ce qu'il a écrit, se traîne à travers les siècles , gaspil- lant toutes choses, faisant un pêle-mêle de noms étonnés de se voir ensemble , et dissertant de omni re scibili et quibusdam aliis. Les vers de Symphorien ne valent pas mieux que sa prose ; nous en citerons quelques-uns de la Nef des Princes. Tu es en la mer de misères remplie Dedans la nef du monde incertaine De voluptez fendue et pourrie Subgette aux vens de soucy et de peine Le dyable y est qui souvent la pourmeine Et la charie a tout mauvais propos Et quant il tient quelcun en son domaine En dangier est de éternel atropos. Et pouure que au chemin trouueras Beaucoup d'affaires comme il te semblera Buissons haliers et despines grant tas Et maintes pierres ou ton pie hurtera Sensualité alors si te dira Le chemin est le pire quonc je viz Mauuais propos aussi te temptera Ne le croy pas et bien ten aduertis. Les beaulx buyssons (loris et vcrdoyans Tu trouueras faisans mur acouste