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f 464 quelle époque précise en faut-il rapporter la fondation? C'est ce qu'aucun acte bien authentique ne nous met en état de décider. Quoiqu'il en soit, il est glorieux pour la ville de Lyon d'avoir, la première, célébré celle mystérieuse fête ; à l'église d'Ainay , d'en avoir dressé le premier autel : Incorruptio exordia matris aguntur Quà primum ille fuil festus in urbe dies (1); et au chapitre métropolitain d'avoir pu opposer , un demi- siècle après , aux reproches de l'illustre abbé de Clairvaux, l'imposante autorité du primat d'Angleterre. Nous ignorons pourtant quel emploi firent du nom et de l'autorité d'Ansel- me les chanoines de Lyon, dans leur réponse à saint Bernard. Cette réponse n'a jamais été publiée. On croit qu'elle existe encore dans les archives de notre église métropolitaine. Le second ouvrage du saint docteur, de la Rédemption des hommes, eut un grand succès. Anselme mit aussi la dernière main à son traité sur les causes de l'Incarnation : cuit DEUS HOMO? En général, ses travaux révèlent un écrivain grave , onctueux, élevé, profondément versé dans la philosophie chrétienne. Il est regardé comme un des Pères de la théo- logie scolaslique. On prétend qu'il l'enseigna publiquement à Lyon. Anselme continuait à goûter, dans ce port où l'avait jeté la tempête, un agréable et utile repos, faisant, dit Saint-Aubin, de ses ferveurs, ses emplois ; de ses larmes , des torrents pour apaiser le courroux de Dieu contre sa malheureuse pa- trie , lorsque soudain vint luire à ses yeux un rayon d'espé« rance. L'espérance a des rayons si trompeurs et si doux ! De sinistres et mystérieuses voix annonçaient au proscrit la fin de son exil. Guillaume périt en effet misérablement, le 2 août 1100. Ce fut à la Chaise-Dieu qu'on lui en porta la nou- (1) Ces vers sont extraits de l'opuscule de Pierre de Marca intitulé : Iti- nerarium à Lutetia in Galliam Narbonensem , anno 1655, mense Novembri. Voir Mélanges Biograph. et litter. de M. Brégjiot du Lut p. 21