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nonce assez jusqu'à quel point les Lyonnais sont ennemis de la royauté et
amis de la république une et indivisible , qu'ils oui l'audice de mettre en tète
de tous leurs actes , dans le temps même où ils lui font une guerre à ou-
trance ; mais patience , encore quelques instants , nous les presserons toit-
jours davantage , et dans peu la loi sera vengée , ou tous les traîtres seront
passés au fil de l'épée.
    Nos soldats ont montré le plus grand courage dans cette affaire ; les Lyon-
nais y ont perdu beaucoup de monde , nous avons eu onze hommes tués et
trente-quatre blessés; mais parmi les républicains dont la peite excite nos
regrets , nous devons distinguer le valeureux Devigne , commandant du ba-
taillon de Paris, qui est mort comme un héros, et le brave Valette, ad-
judant-major du premier bataillon du Gard, qui a eu la cuisse emportée
par un boulet de canon , et qui, au moment où quelques volontaires se sont
présentés pour l'emporter, leur a dit : Si votre présence est nécessaire ailleurs,
laissez-moi, et volez oii la gloire vous appelle. Ce citoyen, sentant ses forces
s'affaiblir, demande un morceau de papier, e t , écrivant à son père,
il ne traça que ces mots : Je meurs pour ma patrie et pour la liberté, signé
VALETTE. Ce brave homme vit encore , et j'espère que nous parviendrons à
le conserver, car des hommes de cette trempe devraient être immortels. Au
 demeurant, je puis vous dire que nos braves vont à l'attaque aussi gaiement
 que s'ils allaient à la noce ; notre artillerie a fait comme à son ordinaire ,
 c'est-à-dire des merveilles.
                                                       SÉBASTIEN LAPORTE.

  P. S. II a été pris également, sur le chapeau d'un muscadin , une co-
carde où se trouve l'effigie du tyran jadis appelé Louis XVI, les (rois fleurs-
de-lys, et pour légende, ces mots : la nation, le roi, la loi. El puis ils se disent
républicains !



Les représentants du peuple, Couthon, Maigncl, Châteaimeuf-Randon et La-
          porte, au comité de salut public de la Convention nationale.

                                            L y o n , le i l octobre 179a,

   Voire lettre nous a appris pour la première fois, citoyens, nos collègues,
que Kellermann était destitué. Dubois-Crancé et Gauthier, à qui l'on avait
adressé le destitution, nous l'avaient laissé ignorer. Nous ne leur faisons
point de reproches, seulement nous voulons vous prouver que nous ne mé-
ritons point ceux que vous nous faites. Votre leltre nous étant parvenue hier,
noua nous sommes empressés de conférer avec le général Doppet d'un