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 objet auquel nous attribuons la plus grande importance. Mais ce général
 nous a observé q u e , forcé de rester ici encore quelques jours, il lui
paraissait essentiel de différer toute notification à faire à Kellermann, dans
la crainte qu'un déplacement trop précipité , et avant qu'il sût momentané-
ment le commandement de l'armée, ne nuisît à la chose publique ; nous
avons cru qu'elle serait bien plus en danger si nous conservions dans un
poste aussi important un homme qui depuis si long-temps a perdu la confiance
de la nation. Nous avons requis le général Doppet de donner à une partie de
l'armée un chef tant qu'il en sera lui-même éloigné. Aussitôt qu'il nous l'aura
désigné, nous lui adresserons la destitution de Kellermann,
   La ville de Lyon commence à s'organiser ; nous avons rétabli dans leurs
fonctions municipales ceux que 1'arislocralie avait arrachés de la maison
commune pour les plonger dans des cachots. La société populaire a été so-
lennellement réinstallée ; le procès-verbal de cette séance mémorable vous
sera envyyé : la Convention verra que la République compte encore ici de
nombreux partisans. Une commission militaire a été créée , elle est actuel»
lement en fonctions; quaire aides-de-camp occupent ses premiers moments,
vraisemblablement ils subiront demain la peine attachée à leur crime.
   Le désarmement de tous les habitants est ordonné; déjà il a commencé à
s'eifectuer; bientôt il sera terminé.
   Le comité de surveillance est créé ; il est composé d'hommes qui, mar-
tyrs de leur amour pour la liberté , nous inspirent la plus grande confiance.
   L'on est toujours à la poursuite des rebelles; ils sont réduits à trois cents,
qui se sont retirés dans une forêt. Le tocsiii a réuni autour de ce bois plus
de six mille hommes ; ils nous rendront bon compte de ce reste de brigands.
   L'on nous assure que plusieurs des chefs , convaincus de l'impossibilité
où ils étaient de pouvoir s'évader, se sont rendus justice eux-mêmes en se
brûlant la cervelle; tout se réunit pour nous faire croire que Précy est du
nombre des morts. Au premier jour, nous vous donnerons de plus grands
détails; il nous suffira quant à présent de vous assurer que ça va, et que nous
nous proposons de le faire aller si bien que nous vous dispenserons d y reve-
nir à deux fois.
                       Salut et fraternité,
                                       G.   GODTIION ,    M.ilONET.

   P. S. Nous apprenons dans le moment que nos collègues Dubois-Crar.cé
et Gatitliier intriguent dans toute la ville pour que les citoyens réclament
contre le décret qui les rappe'le. Des émissaires courent toutes les rues pour
faire leur apothéose et prolonger leur séjour dans cette cité; nous ignorons
les motifs d'une conduite aussi étrange , mais nous croyons qu'elle ne peut