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363 objet auquel nous attribuons la plus grande importance. Mais ce général nous a observé q u e , forcé de rester ici encore quelques jours, il lui paraissait essentiel de différer toute notification à faire à Kellermann, dans la crainte qu'un déplacement trop précipité , et avant qu'il sût momentané- ment le commandement de l'armée, ne nuisît à la chose publique ; nous avons cru qu'elle serait bien plus en danger si nous conservions dans un poste aussi important un homme qui depuis si long-temps a perdu la confiance de la nation. Nous avons requis le général Doppet de donner à une partie de l'armée un chef tant qu'il en sera lui-même éloigné. Aussitôt qu'il nous l'aura désigné, nous lui adresserons la destitution de Kellermann, La ville de Lyon commence à s'organiser ; nous avons rétabli dans leurs fonctions municipales ceux que 1'arislocralie avait arrachés de la maison commune pour les plonger dans des cachots. La société populaire a été so- lennellement réinstallée ; le procès-verbal de cette séance mémorable vous sera envyyé : la Convention verra que la République compte encore ici de nombreux partisans. Une commission militaire a été créée , elle est actuel» lement en fonctions; quaire aides-de-camp occupent ses premiers moments, vraisemblablement ils subiront demain la peine attachée à leur crime. Le désarmement de tous les habitants est ordonné; déjà il a commencé à s'eifectuer; bientôt il sera terminé. Le comité de surveillance est créé ; il est composé d'hommes qui, mar- tyrs de leur amour pour la liberté , nous inspirent la plus grande confiance. L'on est toujours à la poursuite des rebelles; ils sont réduits à trois cents, qui se sont retirés dans une forêt. Le tocsiii a réuni autour de ce bois plus de six mille hommes ; ils nous rendront bon compte de ce reste de brigands. L'on nous assure que plusieurs des chefs , convaincus de l'impossibilité où ils étaient de pouvoir s'évader, se sont rendus justice eux-mêmes en se brûlant la cervelle; tout se réunit pour nous faire croire que Précy est du nombre des morts. Au premier jour, nous vous donnerons de plus grands détails; il nous suffira quant à présent de vous assurer que ça va, et que nous nous proposons de le faire aller si bien que nous vous dispenserons d y reve- nir à deux fois. Salut et fraternité, G. GODTIION , M.ilONET. P. S. Nous apprenons dans le moment que nos collègues Dubois-Crar.cé et Gatitliier intriguent dans toute la ville pour que les citoyens réclament contre le décret qui les rappe'le. Des émissaires courent toutes les rues pour faire leur apothéose et prolonger leur séjour dans cette cité; nous ignorons les motifs d'une conduite aussi étrange , mais nous croyons qu'elle ne peut