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359 encore rendus; lorsque, dis-je , je vous prĂ©venais de ces Ă©vĂ©nements , je ne m'attendais pas Ă ĂȘtre obligĂ© de vous dĂ©pĂ©cher cette nuit un courrier extraordinaire pour vous rendre compte d'une subvention totale dans le dĂ©- part et l'arrivĂ©e de presque tous les courriers de Lyon. D'abord les chevaux du relais de Lyon , au nombre de six , et trois pos- tillons , qui ont conduit la malle de Paris par la ci-devant Bourgogne , il y a six jours, ne sont pas rentrĂ©s pour avoir Ă©tĂ© retenus par des ordres supĂ©- rieurs Ă la suite. Je suis instruit en ce moment que les courriers de Strasbourg et de GenĂšve, qui devaient l'un et l'autre arriver ici les 9 et 11 , sont retenus au quartier-gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e , et que leurs dĂ©pĂȘches y ont Ă©tĂ© sĂ©- questrĂ©es. A la suite encore, sur une dĂ©cision du gĂ©nĂ©ral Kellermann, ex- pliquĂ©e parle citoyen Charles Sainl-RĂ©my, le 7 de ce mois, que les cour- riers de malles auraient leur passage libre sur les routes occupĂ©es par l'ar- mĂ©e des Alpes, j'avais cru pouvoir en toute assurance expĂ©dier d'ici au- jourd'hui les courriers sur GenĂšve et sur Strasbourg, et je ne m'Ă©tais occupĂ© que d'Ă©chapper aux obstacles des routes coupĂ©es en diffĂ©rents sens, lorsque hier soir Ă huit heures ces deux courriers sont rentrĂ©s Ă Lyon avec leur malle vide et un passeport signĂ© Kellermann , par lequel il annonce qu'il a retenu toutes leurs dĂ©pĂšches. AssurĂ©ment je ne devais ni ne pouvais m'at- tendre Ă cet Ă©vĂ©nement, d'aprĂšs le premier ordre du 7, qui assurait la libre circulation des courriers de malles. Je joins ici ces deux piĂšces, qui vous prouveront, j'ose le croire, qu'il n'y a eu de ma part ni imprudence, ni dĂ©faut de prĂ©caution. A la suite encore , le courrier expĂ©diĂ© de Paris par la Bourgogne, et qui devait arriver au plus tard dans la nuit du 9 au 10, n'est pas encore arrivĂ©, et il est plus que probable qu'il est Ă©galement retenu Ă ChĂąlons ou Ă MĂ con par des ordres supĂ©rieurs. De lĂ le courrier de Grenoble, qui devait partir hier Ă deux heures du soiv, a Ă©tĂ© obligĂ© , aprĂšs quatre heures d'attente , de partir Ă sis, Ă vide des dĂ©pĂȘches de Paris. Par la mĂȘme raison , celui sur Marseille, qui, dans l'ordre arrĂȘtĂ©, devait Ă©galement partir hier Ă deux heures de l'aprĂšs-midi, est encore Ă attendre ce courrier de Paris, et je vais Ă©ga- lement le faire partir Ă vide des dĂ©pĂšches de Paris, pour ne pas laisser plus long-teraps cette route dans une attente pĂ©nible. On peut prĂ©voir encore que le courrier de Paris par Moulins, qui doit arriver, par un long retard, cette nuit, ne l'Ă©tant pas encore, sera Ă©galement arrĂȘtĂ©, sinon par des or- dres supĂ©rieurs, au moins par des obstacles sur la route, le dernier qui est arrivĂ© ici hier par un retard de dix-huit heures, n'ayant pu s'y rendre qu'avec la plus grande peine. Ainsi donc, tout est ici dans la plus funeste dĂ©sorganisation , tant par l'effet des ordres supĂ©rieurs qui arrĂȘtent les cour-