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 encore rendus; lorsque, dis-je , je vous prévenais de ces événements , je
 ne m'attendais pas Ă  ĂȘtre obligĂ© de vous dĂ©pĂ©cher cette nuit un courrier
 extraordinaire pour vous rendre compte d'une subvention totale dans le dé-
 part et l'arrivée de presque tous les courriers de Lyon.
     D'abord les chevaux du relais de Lyon , au nombre de six , et trois pos-
 tillons , qui ont conduit la malle de Paris par la ci-devant Bourgogne , il y
 a six jours, ne sont pas rentrés pour avoir été retenus par des ordres supé-
 rieurs Ă  la suite. Je suis instruit en ce moment que les courriers de Strasbourg
 et de GenĂšve, qui devaient l'un et l'autre arriver ici les 9 et 11 , sont
 retenus au quartier-gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e , et que leurs dĂ©pĂȘches y ont Ă©tĂ© sĂ©-
 questrées. A la suite encore, sur une décision du général Kellermann, ex-
pliquée parle citoyen Charles Sainl-Rémy, le 7 de ce mois, que les cour-
riers de malles auraient leur passage libre sur les routes occupées par l'ar-
mée des Alpes, j'avais cru pouvoir en toute assurance expédier d'ici au-
jourd'hui les courriers sur GenÚve et sur Strasbourg, et je ne m'étais occupé
que d'échapper aux obstacles des routes coupées en différents sens, lorsque
hier soir à huit heures ces deux courriers sont rentrés à Lyon avec leur
malle vide et un passeport signé Kellermann , par lequel il annonce qu'il a
retenu toutes leurs dépÚches. Assurément je ne devais ni ne pouvais m'at-
tendre à cet événement, d'aprÚs le premier ordre du 7, qui assurait la libre
 circulation des courriers de malles. Je joins ici ces deux piĂšces, qui vous
 prouveront, j'ose le croire, qu'il n'y a eu de ma part ni imprudence, ni
 défaut de précaution.
   A la suite encore , le courrier expédié de Paris par la Bourgogne, et qui
devait arriver au plus tard dans la nuit du 9 au 10, n'est pas encore arrivé,
et il est plus que probable qu'il est également retenu à Chùlons ou à Màcon
par des ordres supérieurs. De là le courrier de Grenoble, qui devait partir
hier à deux heures du soiv, a été obligé , aprÚs quatre heures d'attente , de
partir Ă  sis, Ă  vide des dĂ©pĂȘches de Paris. Par la mĂȘme raison , celui sur
Marseille, qui, dans l'ordre arrĂȘtĂ©, devait Ă©galement partir hier Ă  deux heures
de l'aprÚs-midi, est encore à attendre ce courrier de Paris, et je vais éga-
lement le faire partir à vide des dépÚches de Paris, pour ne pas laisser plus
long-teraps cette route dans une attente pénible. On peut prévoir encore
que le courrier de Paris par Moulins, qui doit arriver, par un long retard,
cette nuit, ne l'Ă©tant pas encore, sera Ă©galement arrĂȘtĂ©, sinon par des or-
dres supérieurs, au moins par des obstacles sur la route, le dernier qui
est arrivé ici hier par un retard de dix-huit heures, n'ayant pu s'y rendre
 qu'avec la plus grande peine. Ainsi donc, tout est ici dans la plus funeste
 dĂ©sorganisation , tant par l'effet des ordres supĂ©rieurs qui arrĂȘtent les cour-