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      riers et séquestrent leurs dépêches, que par celui des routes coupées par
      des retranchemeuls et des redoutes.
         En cet état de choses, citoyens, qui ne peut que s'accroître encore,
      puisque l'armée du général Kellermann se dispose à marcher au premier
      moment sur Lyon , sur trois colonnes qui obstrueront tous les passages , et
     qu'on assure même qu'en même temps la ville sera bombardée et tirée à
     boulets rouges, il n'est plus possible de prévoir quel peut être le résultat
      de tant et tant d'événements, et toutes les combinaisons du zèle , déjà pa-
     ralysé par des obstacles insurmontables, ne peuvent l'être toujours que de
     plus en plus.
         Dans cet état de choses doue, lorsque les courriers sur Genève et sur
     Strasbourg ne peuvent plus arriver et partir sans voir leurs dépêches rete-
      nues et séquestrées ; lorsque les courriers venant de Paris ne peuvent éga-
     lement plus arriver ; que par conséquent les courriers sur Marseille et Gre-
     noble, lors même qu'ils pourraient continuer à être expédiés, ce qui est très-
    incertain , ne pourront être chargés que des dépêches de Lyon ; lorsque les
     chevaux du relais seront retenus , ainsi que les postillons , partout où ils se
     trouveront; lorsque enfin tout annonce une subversion plus générale, je
     ne dois pas rester dans une inaction qui pourrait vous surprendre , et je dois
     au contraire vous soumettre , par la voie la plus prompte, le véritable état
     des choses et la crise cruelle dans laquelle je me trouve. Veuillez donc
     bien , citoyens, me transmettre vos ordres ultérieurs par le retour du cour-
     rier que je vous expédie. Il ne sera jamais arrivé assez tôt à mon gré. Je
     joins ici un reçu de 800 fr. que j'ai avancé à ce courrier pour les frais de la
     course, vous voudrez bien les régler à Paris pour l'aller et le retour, et
    me faire rembourser ces S00 fr. dont le courrier tiendra compte.
         Je dois vous prévenir aussi, citoyens, que les corps administratifs, ins-
    truits par les courriers eux-mêmes qui en étaient porteurs, que les deux
    pièces signées Charles Saint-Remy et Kellermann étaient entre mes mains ,
    m'ont requis de leur en délivrer une expédition ( à défaut des originaux que
    j'ai refusés) collationnée. Je n'ai pu résister à cette réquisition que je joins
    également ici.
                              Le directeur par intérim des postes de Lyon,
                                                       StSTERRE.




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