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  commune , on menaçait d'en faire le siège. Dans celte perplexité les admi-
  nistrations suspendent la Municipalité et le conseil-général. Cette mesure
  est adoptée par les commissaires de la Convention, qui envoient eux-mêmes
 au conseil-général et à la Municipalité l'ordre de cesser leurs fonctions et d'é-
 vacuer l'hôtel-commun.
    Nous pouvons vous assurer, citoyen ministre, que, dès cet instant, et lors-
 que la proclamation fut faite, le sang des citoyens cessa de couler. Le reste
 de la nuit fut calme et tranquille , et employé à des mesures de sûreté ;
 mais la découverte d'un complot contre-révolutionnaire, dont on avait lieu
 de soupçonner la Municipalité complice, indépendamment des délits graves
 dénoncés contre elle dans l'exercice de ses fonctions, nous a mis dans la
 nécessité de faire mettre en état d'arrestation les principaux auteurs de !a
 conjuration et des dilapidations dénoncées, ainsi que les provocateurs au
 meurtre et les agents connus de la faction qui l'a jusqu'ici insolemment pro-
 voqué.
    Nous vous rendrons compte successivement des informations qui seront
 faîtes pour éclairer votre décision sur la suspension , et nous vous prévenons
 que nous faisons remplir provisoirement les fonctions municipales par deux
 membres de chaque section connus par leur patriotisme , leur zèle et leur
 intelligence , jusqu'à ce que vous ayez définitivement statué ; ce que nous
 vous prions de suspendre jusqu'à l'envoi de notre proclamation et des pièces
justificatives.
    Nous supprimerons au surplus toute réflexion sur les événements ; mais
nous croyons pouvoir vous assurer que si le nouvel ordre de choses, que la
fatalité des circonstances a suscité, est maintenu, le germe des divisions
disparaîtra et l'espérance de la paix pourra renaître.
    Les citoyens de Lyon ont déployé trop de courage et trop de fermeté pour
croire qu'ils sacrifient aisément leur liberté, et qu'ils laissent échapper le
prix de leur victoire sur leurs oppresseurs.
    La confiance dans les administrations a été si grande , qu'au premier récit
des événements fâcheux qui se passèrent hier, nous avons vu accourir des
 campagnes plus de vingt mille citoyens pour offrir leurs bras et leurs forces.
Il eût été bien à désirer qu'ils fussent arrivés plus tôt, ils auraient peut-être
empêché l'effusion du sang : au surplus, comme la tranquillité se rétablit
insensiblement, nous avons renvoyé les sept huitièmes de ces citoyens géné-
reux , en applaudissant à leur civisme et à leur humanité, et en faisant des
vœux pour que de semblables occasions ne se rencontrent jamais.
                                     DUBOIS, président.
                                                      GONOS , secrétaire.
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