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       Le ministre de l'Intérieur an présidait de la Convention nationale.

                                               Lyon, le 5i mai 173".

   Un courrier extraordinaire , citoyen président, envoyé par l'administration
du département de l\hone-et-Loirc, m'apporta hier un paquet contenant des
détails affligeants srr la situation de la ville de Lyon. Il s'est établi une lutte
entre l'administration du département et la Municipalité qui peut avoir les
suites les plus factieuses,
   La surveillance et l'autorité du pouvoir exécutif m*ayant paru insuffisantes
pour ramener le calme dans cette grande cité , je me bâte de soumettre ces
malheureux débals à la Convention nationale , et, pour ne pas perdre un
moment, je lui fais passer toutes les pièces, telles que je les ai reçues , sauf
à en faire prendre des extraits dans le comité , où elle en (era le renvoi.
   Je ne manifeste qu'un seul désir, c'est de voir partir sur-le-champ à Lyon
des commissaires pris dans la Convention nationale. Leur présence peut ren-
dre la paix aux citoyens de cette ville, qu'un égarement passager conduit
au précipice.



       Le minisire de l'Intérieur aux administrateurs du département de
                                 Rhône-ct-Loirc.

                                              Paris j le 8 juin 1735.

   J'ai reçu, citoyens administrateurs, la lettre que vous m'avez écrite le 30
mai pour m'informer de l'événement affreux arrivé la veille dans la ville de
Lyon. Le sang des citoyens répandu par d'autres citoyens présente un tableau
déchirant.
   Je ne dois pas encore juger la Municipalité, mais je ne puis applaudir à
la résistance que vous me dites qu'elle a faite contre les autorités supérieures.
Peut-être eùt-il été possible, puisque la majorité des sections s'était pronon-
cée contre les mouvements qui se faisaient, de vaincre l'opiniâtreté des au-
tres sections , en bloquant avec précaution la force armée qui était à la mai-
son-commune.
    Le décret que la Convention nationale rendit hier et qui invite ses com-
 missaires à prendre toutes les mesures propres à rétablir le calme et la tran-
 quillité dans votre ville, recevra, je n'eu doute pas, une prompte et salu-
 taire exéention , et en fera disparaître l'anarchie, le pire de tous les maux.
 Je ne dois cependant pas vous dissimuler que la dureté des riches a souvent
 excité les justes plaintes du citoyen pauvre, et que le moment est venu où