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  les lois, soutenue de sa force, elle avait bravé une autorité supérieure,
  contre laquelle elle ameutait le peuple.
     Déjà quelques jours auparavant elle avait essayé un soulèvement, en lais-
  sant à un attroupement formé la liberté de se porter chez un citoyen chargé
  d'un approvisionnement de beurre pour l'armée des Alpes, qui se permi»
  de le taxer arbitrairement, sous prétexte d'accaparement.
     Enfin, le 2 8 , arrivèrent les citoyensNioche et Gauthier, commissaires de
 la Convention près les armées des Alpes, pour l'exécution sans doute des
 mesures qui avaient nécessité l'envoi à Lyon de deux bataillons et de deux
  escadrons de dragons.
    Les citoyens de Lyon, instruits de ces deux circonstances, s'empressèrent
 alors de communiquer leurs craintes et leurs alarmes, d'autant plus fondées,
 que dans ces moments parlaient des réquisitions arbitraires pour aller à la
 Vendée et pour fournir des taxations exhorbitantes sous vingt-quatre heures.
     Ces craintes se réalisaient par les propos qui se tenaient publiquement,
  qu'on forcerait ces citoyens par la baïonnolte, qu'on couperait des têtes,
 qu'on établirait un tribunal révolutionnaire. Tous ces bruits , accrédités par
 la Municipalité, portèrent les sections à se réunir, à former des pétitions
 tendantes à se constituer en état de réquisition permanente, chacune dans
 leur bataillon.
    Le danger était pressant, la force révolutionnaire s'était assemblée la nuit
 précédente , s'était liée par des serments. Il n'en fallut pas davantage pour
 aigrir et animer les esprits.
    Vingt-six sections, sur trente-une, demandèrent la permanence en armes
dans leur quartier, sur le fondement des craintes que leur inspiraient ces
différents complots. Adressées à l'administration, elles furent renvoyées par-
devant les commissaires de la Convention , qui, ne s'étant point ouverts sur
cette demande, portèrent l'administration à ne prendre qu'une demi-mesure,
qui consistait dans une réquisition à la Municipalité de fortifier les piquets et
de doubler la masse de la force armée.
    Cette nuit même, les seclious obéirent parfaitement à la défense qui leur
fut faite de s'assembler en amies, à l'exception de quelques jeunes gens qui,
ayant été rencontrés armés , furent arrêtés par une patrouille et mis en état
d'arrestation.
    Le lendemain on ne connut point la cause de cette arrestation ; on ne vit
dans le refus de constituer en permanence la force armée, qu'un moyen dont
on s'était servi pour paralyser la force et l'activité des sections. Dès-lors, les
citoyens qui appréhendaient pour le jour l'arrivée des forces envoyées dans
 la ville de Lyon par les citoyens Dubois-Crancé et Albite, qui savaient d'ail-