Revue du Lyonnais » série 1 - n°4 ( 1836 ) » pp.295

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  voir soufflé les premières étincelles d'une insurrection , s'é-
  chappèrent n u i t a m m e n t , et l'un d'eux gagna la Suisse.
     C'est ainsi qu'après avoir résisté aux institutions des Bor-
  delais et des Marseillais, pour se liguer contre la Convention
  nationale , les Lyonnais se trouvèrent, sans s'en douter, du
  nombre des déparlements q u e l'on dit alors fédéralisés contre
  la Convention , tandis que la force armée départementale n'é-
  tait alors destinée que pour les protéger contre les maralistes
 qui l'opprimaient. Lyon convoqua en conséquence toutes les
 gardes nationales de son arrondissement pour célébrer la
 fédération du 14 juillet, sous le nom de Fédération lyonnaise,
 à laquelle assistèrent des députés de Marseille.
     La commission départementale et les sections ordonnèrent
 e n m ê m e temps au tribunal criminel de juger Chalier. Cet
 accusé usa de tous les moyens que la loi accordait pour sa
 défense; e t , le 17 juillet 1793 ( 1 ) , il fut condamné à mort.
 Riard fut également condamné c o m m e convaincu d'avoir
 commandé la force armée de la municipalité. Un municipal,
 nommé Saute-Mouche, ayant été précédemment a c q u i t t é ,
 fut attaqué à la sortie de la prison. Pour éviter ses assassins,
 il se réfugia dans un café, au coin du pont V o l a n t , où il
 reçut une balle qui lui arracha la vie. Son corps fut jeté dans
l a rivière.
   Nous avons esquissé la tyrannie exercée par la Municipalité
Chalier; ses vexations de tout genre avaient porté l'indigna-
tion au plus haut point. L'assentiment donné p a r l a Conven-
tion à ses mesures oppressives avait achevé d'aigrir les es-
prits , et chaque parti se vit obligé de recourir aux armes.
La victoire s'était décidée en faveur des o p p r i m é s , et les
oppresseurs, dont les chefs venaient de t r i o m p h e r a Paris,
y trouvèrent par la suite de terribles vengeurs. Les événe-
M*ents du 31 m a i , l'arrivée subite des deux p r o s c r i t s , Biro-


   <4) Chalier fut condamné à mort le 16 à quatre heures du matin , et guil-
lotiné le même jour à six heures du soir..