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leau et Chssset , leurs invitations aux Lyonnais de chercher
à se garantir de la tyrannie du parti montagnard, ne laissè-
rent d'autre parti aux Lyonnais que de suivre leur primitive
impulsion. D'immenses préparatifs de guerre se faisaient dans
les armées avoisinanles ; le bruit public, un certain pres-
sentiment, faisaient soupçonner que ces apprêts allaient être
dirigés contre Lyon : elle se prépara au combat. Le parti
royaliste, malgré qu'il ne se fût pas montré à découvert,
était cependant assez puissant dans cette ville, voisine des
Suisses. Les troubles presque continuels qui l'avaient agitée,
favorisaient leur entrée. C'était au milieu des troubles civils
qu'ils espéraient relever l'étendard royal, et ils avaient trouvé
dans la conduite de la municipalité maratiste une protection
pour l'érection de la royauté. Le souvenir des premières
conspirations q u e , dès l'Assemblée constituante, on avait
découvertes dans celte ville, augmentaient encore sur elle
les inquiétudes nationales. On n'avait pas oublié que c'était
dans cette ville que les princes à Turin et les conspirateurs
du camp de J a l è s , avaient résolu de p o r t e r i e siège de la
royauté : d'abord pour se venger de la conduite des Pari-
siens, ensuite pour raviver les manufactures que la révolu-
tion anéantissait. Les négociants ne cessaient de se plaindre
auprès de la classe ouvrière sur le nouvel ordre de choses.
 La cour de France une fois abolie, il ne fallait plus songer
 à la fabrication des riches étoffes qui faisaient refluer tant
de richesses à Lyon. Ces différents p r o p o s , divulgués avec
 a r t , l'urgence du m o m e n t , facilitèrent à la commission dé-
partementale une liberté d'action donl elle avait besoin pour
résister à l'oppression qui menaçait la France. La faction domi-
natrice qui criait sans cesse contre les agents de l'Angleterre
et de l'Autriche, servait indubitablement l'une et l'autre puis-
sance, et principalement la première , en concourant à la
destruction d'une v i l l e , pour l'anéantissement de laquelle,
sous le règne de Louis XIV, ils avaient offert dix millions (1).

  (1) Nous ignorons à quelle source P nul homme n rnr'sé celle asserliou.