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 g e n d r e , Boziré et llavère , envoya, le 3 juin, Robert Lindel,
 membre du comité de salut public , il vit clairement que le
 parti qui avait triomphé à Paris, aux journées du 31 m a i ,
 venait de succomber à Lyon ; e t , à son retour, le 29 juin ,
 il dit à la Convention :

    « Citoyens, vous avez décrété que je me rendrais dans votre sein pour
vous rendre compte de l'état de la ville de Lyon , de la situation des prêtres
dans cette ville, et les ordres de la Convention m'imposent l'obligation de
garder le silence sur tout ce que j'ai vu , jusqu'à ce que les fonctionnaires
publics que vous avez mandés aient obéi à votre décret. Au reste, je puis
assurer la Convention que si la nouvelle autorité qui s'élève à Lyon tient les
rênes de l'administration avec fermeté, il n'y a rien à craindre pour la
liberté , mais beaucoup à observer. En altendanl, voici le projet que je suis-
chargé de vous présenter au nom du comité de salut public.
   « 1° La Convention nationale met sous la garde de la loi et des autorités
constituées, les citoyens arrêtés dans les derniers troubles qui y ont eu lieu.
   « 2° Il sera sursis à toute instruction et poursuites commencées contre ces
citoyens. »

   — Le projet du décret est adopté.
    Le triomphe de la Montagne avait fait proscrire une foule
de députés ; ils se dispersèrent sur tous les points de la France
pour y chercher un asile et un appui contre la persécution.
Chasset et Biroteau se rendirent à L y o n , instruisant les ha-
bitants des événements qui avaient eu lieu à celte époque ,
firent le récit de la tyrannie de la Convention , et invitèrent
les Lyonnais à se prémunir contre elle ; ici ils exposèrent les
vues anarchiques du parti montagnard et des fureurs sangui-
naires des magistrats. Les Lyonnais, ébranlés par cette nou-
v e l l e , se laissèrent entraîner par l'éloquence de Biroteau,
s'assemblèrent en armes et avec leurs drapeaux, ayant à leur
tète les autorités supérieures et les deux députés.
   Cette première démarche faite , les Lyonnais se trouvaient
au bord d'un précipice que Biroteau avait creusé sous leurs
pas. Au milieu de l'erreur qui les entourait, ils ne songè-
rent même pas à retenir ces deux députés qui, contents d'à-