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lomas peut imprimer sa harangue tant qu'il voudra ; il sera
toujours question de celle qu'il a prononcée et non de celle
qu'on lira, et dans laquelle, malgré tous ses efforts, il res-
tera peut-être des traces de ses premières invectives. Je finis,
Monsieur, cette lettre déjà trop longue. Personne ne sait
 mieux que moi qu'on ne doit jamais entretenir le public de
ses querelles particulières ; mais je ne puis me refuser au
devoir de confondre l'imposture et de justifier d'honnêtes
gens qui, sans autre objet que celui de l'équité et de la dé-
 cence , ont cru devoir prendre mes intérêts. C'est l'unique
 motif qui m'a porté à rendre publiques mes lettres précé-
dentes. C'est aussi ce même motif qui me porte à vous prier
 de Vendre publique celle-ci qui vraisemblablement sera la
 dernière ; car, pour prévenir désormais toute fourberie, je
 vous prie de donner d'avance un démenti haut, net et for-
 mel à tout ce que l'on avancera dans la suite sans un écrit
 signé de ma main.
    J'ai l'honneur d'être avec toute la considération et toute
 l'amitié possibles , Monsieur, etc.
   Mille complimens à MM. Devillers, Goiffon (1) et à leurs compagnons de jus-
tice et de probité.


               X. Lettre de Dalembert à Voltaire (2).
                                      A Lyon, ce 28 juillet 1756.

  Puisque la montagne ne veut pas venir à Mahomet, il
faudra donc, mon cher et illustre confrère, que Mahomet

    (1) Tous deux avaient donné leur démission. Devillers (Charles), pro-
fesseur de physique , et auteur de quelques ouvrages, était né en 1724 ; il
est mort en 1809 (Voyez sa notice dans la Biographie Rabbe). Quant à Goiffon,
nous ne savons rien sur sa personne ; il avait été reçu à la société royale en
1743 et classé parmi les mathématiciens. La lettre par laquelle il donna sa
démission fourmille de fautes d'orthographe , et nous n'avons pas cru devoir
la reproduire.
   (&) Cette lettre se trouve dans le Inme 57 des Œuvres de Voltaire, édition
de M. Beuchet, pages 115 et 114.