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leur siège : ces affections existent tantôt seules, tantôt comme
complication , comme symptômes d'une maladie plus grave ,
la folie. Le premier fait qui frappe dans ce discours , est la
méthode qui a présidé aux développements de ses parties.
   L'auteur adopte , en motivant son choix , la définition don-
née par M. E s q u i r o l , il y fait la suppression d'un seul m o t ;
puis il donne la théorie de l'hallucination, dépendante, d i t - i l ,
de la spontanéité d'action du cerveau, de la facilité qu'il a d'en-

alors il entend distinctement ces mots : « Ha ! je t'ai donc trouvé. » Il recon-
naît la voix de la personne laissée à Strasbourg.
    Depuis lors cette voix le poursuit partout, elle lui demande de l'argent,
lui parle de mariage , et le menace du diable s'il ne se rend à ses instances ,
enfin elle l'obsède tellement qu'il ne peut plus ni travailler ni dormir; il
consulte un médecin de Saint Elienne qui le saigne et le met à l'usage des
boissons délayantes. Ce traitement n'ayant point amélioré son état , il se
rend à Lyon , et entre à l'hospice de l'Antiquaille le 1 " octobre 1835.
    Le lendemain de son entrée , il nous donne lui-même , avec calme et pré-
cision , les détails que nous venons de rapporter , et répond avec justesse à
toutes les questions que nous lui adressons.
    Il ne voit que la femme qui lui parle , mais il entend très-distinctement sa
voix, il ne se passe pas d'heure qu'elle ne lui adresse la parole ; lorsqu'on
lui dit de l'écouter , il penche la tête à gauche et ne larde pas à l'enten-
dre ; il répète alors, mot pour mot, ce qu'elle lui dit.
    Cet homme jouit de toute sa raison , il sait fort bien que la femme dont il
 entend la voix n'est pas auprès de lui. Il faut, dit-il en riant, qu'elle ait fait
 un pacte avec le diable , il ne peut expliquer autrement ce qu'il éprouve ,
 mais il ne s'arrête pas à cette idée qu'il sait être ridicule.
    On cherche à le distraire , on l'occupe continuellement, bientôt la voix
 lui adresse moins souvent la parole , surtout pendant la journée ; après quinze
jours de ce traitement, il ne l'entend plus ; enfin , au bout d'un mois, W.
 sort parfaitement guéri.
    —L'individu qui fait le sujet de l'observation suivante , qui nous a été com-
 muniquée par notre collègue M. le docteur Gauthier, était bien évidemment
 aliéné.
     «En 1831 , dit M. Gauthier , je me rendais de Lyon à Saint-Amour ; nous
 étions quatre dans la voiture : un ecclésiastique et moi dans le coupé , un
un officier et une autre personne dans l'intérieur. Cet officier avait récem-