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trer en fonction par lui-même, c'est-à-dire sans y être provoqué
par des impressions externes ou internes.
   II combat ce qu'ont avancé Darwin et Foville sur le siège
de la maladie ; sans pouvoir préciser en particulier celui de
chaque hallucination , on est forcé d'admettre qu'elles sont le ré-
sultat de l'irritation de plusieurs parties du cerveau dont l'ac-
tion est momentanément soustraite a l'empire de la volonté.
   « Le cerveau pour l'exercice de ces fonctions si complexes
est en rapport par les nerfs de sensations avec le monde ex-

ment encouru des peines graves ; il avait été mis en prison , expulsé de sou
régiment, il était envoyé à Strasbourg. 11 entre fort tranquillement dans la
voiture ; mais à peine avions-nous fait une demie lieue , qu'il pousse des cris
affreux : il dit qu'on l'insulte , qu'il veut eu avoir raison ; il appelle le con-
ducteur et fait arrêter la voiture. Il monte avec précipitation sur l'impériale ,
où il croit entendre la voix d'un nommé P o u z e t , avec qui il a eu des démêlés
au régiment ; il le cherche partout ; ne le trouvant p a s , il rentre dans la
diligence, toujours dans le même état d'agitation ; il continue d'entendre la
voix de cet individu qui l'injurie , qui lui dit qu'il a été distilué ; il s'em-
porte et veut absolument se battre avec lui. Arrivé à Meximieux à minuit ,
pendant qu'on change les chevaux , ce malheureux officier descend , tire son
épée et s'écrie : P o u z e t , sortez de l'endroit où vous êtes caché , venez vous
battre , ces messieurs seront nos témoins; si vous ne vous montrez p a s , et
si j e vous assassine , on ne pourra s'en prendre qu'à votre lâcheté. Comme
Pouzet ne descendait pas , l'officier monte sur l'impériale , enfonce, à plu-
sieurs r e p r i s e s , son épée dans les b a l l o t s , dons l'intention de percer son
e n n e m i ; mais où se cache-t-il d o n c , disait-il, je l ' e n t e n d s , ce l â c h e , il
m'insulte et je ne puis le trouver.

   Enfin il remonte en voiture           mais son étal d'agitation et de fureur per-
siste jusqu'à notre arrivée à Bourg, où nous descendons pour déjeuner.
   L'ecclésiastique qui était avec nous cherche à le c a l m e r , l'engage à ou-
blier les injures et à pardonner à son ennemi. J'y consens, M. l'abbé , dit
l'officier , soyez notre médiateur , qu'il se montre , qu'il avoue ses torts ,
qu'il cesse de m'insulter. Mais ne l'entendez-vous pas , le l â c h e , il continue
de m ' i n j u r i e r , il dit que j'ai été d e s t i t u é , c'est faux, j ' a i seulement été
changé de régiment. P o u z e t , montrez-vous donc , venez donc vous battre ;
si vous ne le faites p a s , je dirai partout que vous êtes un misérable , on vous
crachera à la figure , on vous arrachera vos épaulettes... Nous lui offrîmes Ã