Revue lyonnaise » n°2 ( 1881 ) » pp.443

          NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDICHÉRY                         443
uiriusque sexus in aotu copulationis. Cet attribut, qui rappelle
le Phallus des Egyptiens et le Priape des Grecs et des Romains,
est loin d'éveiller chez ces peuples les mêmes idées que chez nous;
il symbolise le pouvoir créateur dont les sectateurs de Siva inves-
tissent également leur Dieu.
   Gomme j'ai déjà eu occasion de le dire, les différences qui sépa-
rent les Vichnouvistes et les Sivaïstes sont peu importantes. Ils ont,
il est vrai, des pagodes et des Brahmes distincts, ils varient dans
leurs prières et le détail de leurs cérémonies, mais ils gardent les
mêmes croyances et presque les mêmes pratiques. L'abbé Dubois se
trompe, quand ii avance d'une façon absolue que les Vichnouvistes
mangent tous de la viande et boivent des liqueurs, tandis que les
Sivaïstes se contentent de légumes et d'eau. A l'exception des
Brahmes, de certaines divisions des Vellajas, des Chettys et des
Comouttys, tous les Indiens de Pondichéry, sans distinction de
secte, mangent des viandes autres que celles de bœuf et de cochon.
Les très basses castes seules mangent de ces dernières et boivent
publiquement des spiritueux.
   L'abbé se trompe encore quand il dit que les Vichnouvistes brû-
lent leurs morts et que les Sivaïstes les enterrent. L'incinération
est la règle chez les Indiens des deux sectes. Ceux qu'on enterre
sont: les chrétiens, les Sannyasis ou ascètes, les adeptes du rite
Vira-Saïva, qu'on appelle aussi Linganistes, et quelques individus
de castes inférieures comme: les Tisserands, les Cammalas, les Ma-
couas, les Cossavers et les Vannars. Il est à noter que les Indiens
morts de la petite vérole ou de la rougeole sont toujours enterrés,
à quelque secte et à quelque caste qu'ils appartiennent. C'est une
vieille habitude assez difficile à expliquer et qui ne repose sur a u -
cune prescription religieuse. On dit que les gens morts de ces ma-
ladies ont été tués par la déesse Mariamin. Cette déesse a une
pagode à Pondichéry.
   Les deux sectes ont leurs subdivisions qui reposent sur quelques
divergences au point de vue du rite ou de la doctrine.
   Dans la secte de Vichnou rentrent les Maddouvals. Ils croient
que les distinctions de caste sont maintenues au paradis et ils n'ad-
 mettent pas que l'âme humaine puisse s'identifier complètement
 avec celle ch Dieu. Ils rendent un culte spécial à une incarnation