Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
    LES ARCHIVES NOTARIALES


                                   i
   Ces pages s'adressent à tous ceux qu'intéresse le passé de notre
vieille France, à ceux qui veulent savoir dans quelles conditions
économiques vivaient nos ancêtres et constater sur le vif le pro-
grès des libertés et de la richesse publique.
   Il faut le dire bien haut, afin d'attirer l'attention sur ce fait : il
y a, dans les dix mille études de notaires de France, des trésors
inexplorés, dont l'inventaire fournira un précieux appoint à l'his-
toire générale, déterminera la création de l'histoire économique, et
étendra, dans des proportions singulières, nos connaissances sur
l'art du moyen âge et de la renaissance.
   Et ce n'est point tout encore que ces dix mille dépôts d'archives.
La Révolution a supprimé un très grand nombre d'études. Là où
l'on n'en trouve plus maintenant que deux ou trois, il y en avait
quelquefois six ou sept au dix-huitième siècle. Leur multiplicité
nuisait naturellement à leur importance, et certaines charges ne
suffisaient pas à faire vivre leurs titulaires. Après la suppression,
leurs archives, qu'on trouvait encombrantes et inutiles, restèrent
souvent dans les familles des anciens notaires, et certains greniers
de province devinrent le refuge inhospitalier des actes de toute
une contrée pendant des siècles. C'était l'histoire locale aban-
donnée à la moisissure et aux vers.