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       LE CARTULA1RE DE S A I N T - S A U V E U R - E N - R U E     471

 attribué à certains objets, les comptes de règlements et les rentes
 étaient généralement établis partie en argent, partie en nature. Les
 revenus sont fixés en sestiers « de bla, d'avena, de segla,deavoa,en
 fais de fe, gerbes, paiser, trossa, gellines, chapons,etc.«Les gentils-
 hommes et jusqu'aux barons d'Argental eux-mêmes, ne refusent pas
 d'accepter, tantôt unum optimum caballum, tantôt duos rnulos
optimos optime instructos ou même «una coltra de pluma folle ».
    Ces indications générales auxquelles je dois me borner suffisent
pour attester l'intérêt historique et l'attrait de curiosité qui s'atta-
chent a la publication du cartulaire Déjà plusieurs érudits avaient
apprécié la valeur de ce recueil, et lui ont fait plusieurs emprunts;
mais ces extraits, relevés à la hâte, sur des copies souvent incor-
rectes, n'étaient pas toujours satisfaisants ni exacts. La reproduc-
tion intégrale du texte contrôlé avec soin par deux savants éditeurs
est un service important rendu aux hommes d'étude; les recherches
historiques y trouveront une mine féconde de renseignements et de
remarques que la critique exploitera avec profit pour le progrès de
la science. Il ne paraîtra donc pas indifféreut aux érudits de rendre à
chacundesdeux collaborateurs à cette œuvrelapart quileur revient.
   M. Guigue, le savant et zélé conservateur des archives départe-
mentales du Rhône, a transcrit le manuscrit original avec cette
compétence qu'on lui connaît et dressé la table des noms de per-
sonnes et de lieux ; il a de plus établi la liste chronologique des
prieurs d'après diverses sources. Je signalerai dans les noms de
cette liste, des inexactitudes empruntées aux auteurs consultés par
M. Guigue. Nicolas et Thadée ne s'appelaient pas Gadois niGadais,
mais Gaddi, d'une famille de Florence. Le premier, cardinal dès
I537,éveque de Sarlat en 1533, puis de Fermoc et enfin archevêque
de Cosaya, fut aussi abbé d'Ainay, et mourut à Florence en 1552.
11 avait résigné son évêché de Sarlat, en 1546, à François de San-
terre, son prédécesseur comme prieur de Saint-Sauveur, d'où l'on
peut conclure que ce fut en compensation que le prieuré lui fut
cédé. Thadée, qui lui succéda, était son neveu; mais il n'est pas
probable que celui-ci fut prieur dès 1549, mais seulement après la
mort de son oncle, d'autant mieux que le titre de cardinal, que
lui attribue la liste, ne lui fut donné que parle pape Paul IV, c'est-
à-dire après 1555.