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          NOUVEAUX SOUVENIRS DE PONDICHÉRY                        365
traduits, mon défaut de préparation à ces études spéciales et sé-
rieuses, m'auraient condamné peut-être à laisser là une lacune
dans mon ouvrage sans le concours de M. John de Babick, greffier
en chef delà Cour de Pondichéry, indianiste aussi modeste qu'èru-
dit, aussi peu connu que digne de l'être. C'est à lui que j ' e m -
prunte en grande partie les observations qui vont suivre sur les
origines de la religion brahmique et ses antiques doctrines.
   Les Védas sont la Bible de cette religion. Ils ne le cèdent à au-
cun livre sous le rapport de l'authenticité et de l'ancienneté. Par
qui furent-ils écrits \ à quelle époque précise? Les recherches des
savants modernes n'ont pas encore résolu ces questions. D'après
lesBrahines, ils sont antérieurs à la création, ils ne sont le produit
d'aucune intelligence humaine. Dieu seul a présidé à leur compo-
sition ; ils ont été formés de l'àme de celui qui existe par lui-
même et c'est Brahma qui les a révélés aux hommes. Dans le peu
que nous connaissons de ces livres, on retrouve souvent la notion
d'un Dieu unique dont les êtres et les choses ne sont que les éma-
nations.
    « Le Gange qui roule, c'est lui, dit le Sania Véda ; la mer qui
gronde, c'est lui; les vents qui soufflent, c'est lui; la nue qui
tonne, c'est lui; l'éclair qui brille, c'est lui. »
    Les Védas considèrent les âmes individuelles comme des étin-
celles qui jaillissent de l'âme suprême de l'univers. Les âmes de
ceux dont le cœur et la main n'ont été soudlés d'aucun crime,
d'aucun péché, sont les seules qui, sans aucune migration, aussi-
tôt après l'affranchissement de la forme corporelle, se réunissent
à la divinité dans une identification parfaite où le sentiment inté-
rieur se perd dans la béatitude. Les âmes coupables, revêtues de
formes subtiles, après avoir expié leurs fautes dans l'enfer, su-
bissent diverses migrations et rentrent une fois purifiées au sein
de la divinité. L'àme en retournant occuper un nouveau corps,
dit le Védanta, abandonne sa forme aqueuse dans l'orbe lunaire
et, passant à travers l'éther, l'air, les vapeurs, les brouillards et
les nuages dans la pluie, elle arrive par degrés jusque dans la
plante qui végète et, de là, par le moyen de la nourriture, dans
un embryon animal. Les peines ne sont point éternelles. Le crime,
 quel qu'il soit, peut s'expier parl'enfer et par des migrations suc-