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LE M É D A I L L I E R DE LA V I L L E 307 la Ville, ne s'ouvrait pas à tous les lecteurs en général, résolut d'en former une qui serait accessible indistinctement à tous. Sa formation était du reste des plus faciles. 11 se rencontra alors plusieurs particuliers qui furent enchantés, non pas de faire don à la ville, comme plusieurs historiens de Lyon l'ont dit, mais de lui céder, à beaux deniers comptant, leurs collections de livres. Ce furent Brossette, Claude, sieur de Varennes, né à Teizé, en Lyonnais, le 8 novembre 1671, mort en 1743, avocat, ami et correspondant de Boileau, un des fondateurs de l'Académie de Lyon ; — Saint-Maurice i, président à la Cour des monnaies ; — Michel 2, Jean-Ferdinand, chanoine d'Ainay, chimiste, né en 1675, mort le 14 décembre 1740;— Morand3, J.-B., bourgeois de Lyon, et Aubert'\ Pierre, né à Lyon le 9 février 1642, mort, le 19 février 1733, échevin en 1700, procureur du roi au siège de la Conservation, juge du comté de Lyon 5 . Cette bibliothèque fut installée dans l'hôtel Fléchères6 qui for- 1 Nicolas Foy, seigneur «Je Saint-Maurice, Trojssereux, Beaulieu etc., comte Palatin, conseiller d'Etat, chevalier de Saint-Lazare, président honoraire de la Cour des Monnaies, commissaire général des monnaies en plusieurs provinces, fils de Augustin Foy, brigadier des armées du roi, tué à Dettingen, et de Claude de Rivé- rieux (Pernetti, t. Il, p. 414). 2 Michel s'est rendu reeommandable par une grande connaissance des livres qui était rare alors dans cette ville. Elle l'avait fait l'arbitre de ceux qui voulaient se former des bibliothèques. C'est en cette qualité qu'il aida le fameux Bochard à faire cette belle bibliothèque dont le catalogue est si recherché des curieux et'qui fut ven- due en 1729 (Pernetti, t. II, p. 294). 3 M. Morand vendit sa bibliothèque au prix de 1,200 livres comptant et une rente viagère de 150 livres. (Idem). 4 Au'bert, « s'était formé une bibliothèque nombreuse. Le trait de générosité le plus marqué de sa vie, et si digue d'un homme de lettres qui meurt sans postérité, est d'avoir laissé sa bibliothèque à la ville deLyon, pour être rendue publique. C'est un secours qui manquait à l'avancement des lettres et qu'il a la gloire d'avoir procuré à sa patrie. » (Pernetti, t. II, page 252). 5 M. Monfalcon (Bist. de Lyon, t. IV, p. 81) s'est plu à célébrer, comme l'avait fait Pernetti., la prétendue générosité d'Aubert lequel stipula, en vendant sa collection à la ville; « qu'une inscription placée dans le lieu le plus apparent de la grande salle rappellerait à toujours sa munificence. >• (Voir Invent. Chappe, arch. de la ville). ( > Brossette fut nommé conservateur de cette bibliothèque, avec un traitement de 500 livres, mais il exerça ces fonctions gratuitement pendant dix ans. En mourant en 1743, il donna à la ville tous ses tableaux et ses estampes, en stipulant cependant une pension au profit de ses héritiers, mais, en s'en rapportant pour la quotité à la générosité du Consulat. Dans sa bibliothèque se trouvait celle de Mazard, Jean, frère du célèbre Etienne Mazard qui légtu 150,000 livres à l'hospice de la Charité. Jean Mazard aimait les lettres et donna ses collections à son ami Brossette.