Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                         CLAUDE BOURGELAT                                     425

acemom ent de sa vie que se rattachent la plupart des documents
que nous publions ici, et qui jetteront, pensons-nous, un nouveau
jour sur sa personnalité'. Ils nous montrent un homme bien habile
 à faire sa' cour au pouvoir et singulièrement enclin à vanter ses
propres mérites. Bourgelat savait sans doute qu'il vaut mieux se
louer soi-même que de médire d'autrui ; mais il suivait peut-être
trop fidèlement le précepte. L'engouement dont il était l'objet était
bien fait, d'ailleurs, pour l'aveugler. L'administration ne semblait
occupée que des créations et des découvertes du célèbre professeur ;
 et les papiers du temps ne parlent à ce moment que de haras et
 d'écoles vétérinaires, de maladies d'animaux et d'épizooties.
    Toujours est-il que Bourgelat soulevait beaucoup de bruit au-
 tour de ses moindres recherches, et faisait valoir avec un art infini
les plus faibles essais de ses élèves. Ses contemporains selassaient
 parfois d'entendre les échos répéter son nom, témoin ce passage de
la Correspondance littéraire du 1er septembre 1770, où Grimm
lui dit si rudement son fait : « Si M. Bourgelat n'est pas un char-
 latan, il est lepremier homme habile qui ait mis ce soin et cette
 suite à se faire valoir... J'aurais, ajoute-t-il finement, une opinion
 infinimentmeilleure de M. Bourgelat, si, au lieu de tout le bavar-
 dage de ses écoliers sur. les muscles du cheval et des magnifiques
 certificats des curés de village, je lui voyais publier modestement,
 de temps à autre, le résultat de ses expériences et de ses obser-
 vations ; et si le résultat prouvait qu'il s'est souvent trompé dans
 ses conjectures, je ne tarderais pas à l'estimer véritablement.»
    Bourgelat passa les dernières années de sa vie à Alfort, où il avait
 établi la seconde école vétérinaire de France, s'occupant d'en créer
 de nouvelles et joignant à l'administration supérieure de ces
 écoles l'inspection générale des haras du royaume. Il mourut le
 3 janvier 1779 2, à l'âge de soixante-sept ans 3. Tels étaient les
  regrets qu'il laissait après lui que de suite on décida de faire placer
  son buste à Lyon et à Alfort. Ces bustes, œuvre de Boizot4, sculp-

  1
    Nos lecteurs y retrouveront plus d'un nom lyonnais et des détails intéressant,
sur divers points de la ville de Lyon.
  2
    Et non en 1799, comme il est dit à l'article de la Biographie générale (Didot).
  3
    Et non de 77 ans, comme il est dit à l'article de la Biographie (Michaud).
  * Ces bustes, en marbre blanc d'Italie, furent payés 2,500 livres chaque.