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424 LA R E V U E LYONNAISE tation. Admirablement au fait de son art, il devint, dès 1740, chef de l'Académie de Lyon. On appelait ainsi, on ne l'ignore pas, des établissements où les jeunes gentilshommes venaient suivre quel- ques cours de mathématiques et de littérature et se former surtout aux divers exercices du corps, armes, danse, etc. Il y avait à Lyon la grande et la petite Académies qui ne différaient entre elles que par l'âge des élèves et le prix de la pension l. Bourgelat fit bien vite oublier son prédécesseur, le sieur Buden d'Eperville, et dirigea avec tant d'éclat l'Académie que de toutes parts des élèves accouraient entendre ses leçons. Il publiait en même temps de nombreux et savants ouvrages sur « les principes écono- miques et physiques (nous employons le style d'alors) qui doivent guider dans la parlie essentielle des haras ». La matière était nou- velle, l'auteur fort au courant du sujet. On fit bon accueil à ses livres ; et l'Académie des sciences de Paris se l'affilia bientôt en qualité de correspondant. Au commencement de 1762, et non de 1772, comme on l'a dit 3 , Bourgelat ouvrit à Lyon, en vertu d'un arrêt du conseil du 4 août 1761, la première école vétérinaire d'Europe. Elle devait avoir pour objet « la connaissance et le traitement des maladies de tous les animaux les plus dignes des soins des hommes 3 ». La même année, par arrêt daté du 3 juin, le roi accordait à la nouvelle insti- tution le titre d'École royale vétérinaire 4 . Bourgelat avait facilement obtenu ces faveurs de son ami Bertin, l'ancien intendant de Lyon, alors ministre de la Maison du Roi. Il en reçut encore, peu de temps après, la place de commissaire général des haras. Le 7 juin 1764, Bourgelat fut admis, en compagnie de Watelet, de l'Académie française, et de l'abbé d'Expilly, le savant géographe, au nombre des membres extraordinaires de l'Académie royale des sciences et belles lettres de Berlin. Tant d'honneurs appelaient Bourgelat à Paris. Le 15 avril 1765, il quittait Lyon pour venir se fixer rue Sainte-Apolline. C'est 1 Elle était de 1,000 livres dans la petite Académie et de 1,500 livres dans la grande. 2 V. Biographie générale (Didot), V° Bourgelat. 3 Gazette de France du 1er janvier 17G2. * Gazette de France du -i octobre 1762.