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                           BIBLIOGRAPHIE                             165
   que l'Eglise aura, dans un avenir prochain, à préciser et à inter-
  préter. Nul doute qu'une définition survienne, sinon de la créa-
   tion dans son essence, du moins dans sa forme, nous enseignant (la
  tradition et la révélation exactement interprétées) par quels pro-
  cédés Dieu a créé le monde et l'homme ; car c'est toujours ainsi, par
  une définition dogmatique, que les grandes erreurs doctrinales
  se terminent.
      En attendant, que doit faire le savant chrétien? Peut-il se désin-
  téresser de ces questions? Ce serait renoncer à la science et se
  condamner à êtreinutile. A chercher et à dire ce qu'il trouve, ily a
  un danger.
      « A tout prendre, ditM. de Rosemont, l'action me semble préfé-
  rable. La tempête gronde trop fortement autour de nous, pour que
  l'inaction prudente soit de la sagesse. L'Église remettra dans le
  droit chemin le fils qui la respecte et veut la servir, et son rappel à
 l'ordre sera bien reçu, car, en ce qui me concerne, je suis avant
 tout soumis à son autorité, et je crois plus à l'infaillibilité de
 l'Église qu'à celle de ma raison...
     « Si l'accord n'existe pas entre la science et l'Église, c'est que
 la science, est incomplète, et, dans ce cas, loin de m'élever avec
 la science contre la révélation, je m'inclinerai devant la parole de
 Dieu. De la science mal informée appelant à la science mieux in-
formée, je recommencerai des travaux que je crojais achevés.
Ainsi donc, si l'Église me condamne, je respecterai sa décision.
     « Des théologiens rigoureux diront peut-être que je devrais me
taire avant, sije crains d'avoir à me taire après. Ils auraient rai-
son si l'enseignement dogmatique était formulé, ou bien encore si
j'allais tirer de mon seul fond des nouveautés qui peuvent être
dangereuses. Mais il n'en est point ainsi. Si la vérité existe, l'Église
ne l'a pas encore définie, et une certaine latitude est laissée, pour
le moment, à nos appréciations. La définition qui viendra sera le
fruit d'un long labeur, auquel auront été conviés beaucoup d'ou-
vriers.
     « Enfin, et cette considération justifie amplement mon audace,
quoi que je dise, je n'apprendrai rien à personne; ce que je dirai de
douteux ou d'hérétique se dit journellement dans les éccles maté-
arilistes. Si je me décide à parler, c'est que je voudrais voir la