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164                   LA R E V U E LYONNAISE
monde chrétien, par l'encyclique du 4 août 1879, et c'est à quoi t r a .
vaillent nombre d'esprits distingués, parmi lesquels M. de.Rose-
mont a l'ambition de prendre place.
   Voici sur quoi se fonde son espoir. D'un côté les savants qui
n'étudient que la matière et négligent les sciences de l'esprit, tirent
de leurs découvertes des conséquences excessives, qui les condui-
sent à la négation du monde spirituel. D'un autre côté, les croyants
taxent trop facilement d'hérésie et de contradiction avec la foi, des
vérités qui n'ont que le tort d'être nouvelles, de rompre avec la
science et l'enseignement dupasse, et de porter sur des points non
prévus parles définitions de l'Eglise. Il se passe alors quelque chose
d'analogue au procès de Galilée, où la congrégation cardinalice du
23 février 1616,et le tribunal inquisitorial du 22 juin 1633 con-
damnèrent à tort, comme hérétique, la nouvelle doctrine du mou-
vement de la terre, qui n'avait en réalité aucun point de contact ni
aucun rapport de dépendance avec les vérités révélées. Dans l'in-
téressant ouvrage qu'il vient de publier sur les savants illustres du
seizième et du dix -septième siècle, M. Valson, reprenanUe procès de
Galilée, a parfaitement montré que ces deux condamnations dont
Galilée fut victime, un peu par suite de ses graves imprudences, ne
prouvent rien contre l'autorité doctrinale de l'Eglise, puisqu'elles
n'émanaient ni du saint-siège, ni d'un concile, mais seulement de
tribunaux inférieurs et particuliers, qui n'engageaient qu'eux-
mêmes et jusqu'à plus ample iufo/mé. Cet exemple toutefois
devrait rendre pru lents les chrétiens timorés, qui, sur un examen
 superficiel et de leur autorité privée, condamnent et repoussent les
vérités scientifiquement démontrées, au lieu d'attendre le jugement
dé l'Église.
   L'Eglise est plus sage ; patiente, parce qu'elle est éternelle, elle
n'a aucune raison d'aller au devant des événements, et, dépositaire
 delà révélation, elle ne l'interprète qu'après avoir été interrogée.
C'est'ainsi que, de siècle en siècle, des définitions dogmatiques
longuement mûries viennent s'ajouter au trésor de sa doctrine, et
 écarter des erreurs qui devenaient menaçantes. Aujourd'hui c'est
 sur la création que porte le débat. Le transformisme, poussé à ses
 dernières conséquences, ou plutôt à des conséquences abusives,
 arrive à nier Dieu créateur. C'est donc le dogme de la création