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LES ARCHIVES N O T A R I A L E S 59
On le voit, la lettre est en bon français. Or la reine Catherine,
dont on a conservé un certain nombre d'autographes, écrivait en
une langue à part, bizarre amalgame d'italien, de français et d'es-
pagnol, qui rend sa correspondance d'une compréhension fort dif-
ficile. La présente missive est donc l'œuvre d'un secrétaire. Peut-
être aussi, mais ce n'est là qu'une simple hypothèse, a-t-elle été
traduite par Mme de Tournon qui n'a pas osé admettre dans un acte
solennel la transcription irrévérencieuse de ce charabia royal.
Voici maintenant le fac-similé des signatures, remarquables
exemples de la grande écriture italienne adoptée par les hautes
classes au seizième siècle. En haut, la signature des parents, Mmé de
la Tour etMme de Tournon; au-dessous, celle des deux fiancés.
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Sans doute la découverte est mince et je ne prétends point la
faire ressortir. Je veux seulement faire remarquer que, dans un
seul acte, on trouve la copie authentique d'une missive royale pro-
bablement perdue ; des détails abondants et curieux sur la fortune
mobilière et immobilière d'une grande famille sous Charles IX ;
enfin, d'intéressants autographes. Je tiens encore à faire remarquer
qu'il ne m'a été possible de parcourir qu'un seul registre d'une col-