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36 LA REVUE LYONNAISE 5° La situation des Bourg-Chanin, tantôt en plaine, tantôt sur des collines, tantôt dans des lieux humides, tantôt dans des lieux rocailleux, doit faire écarter l'idée d'un nom tiré d'une situation topographique, et particulièrement l'hypothèse de l'etymologie fournie par le canna latin ou ses radicaux celtiques. 6° L'hypothèse de Bourg-Chanin signifiant endroit froid, exposé à un vent aigre, à la bise ou à la traverse, doit aussi être écartée. Il y a en effet des Bourg-Chanin à toutes les expositions et mêmeau midi, comme à Mornant. 7° L'hypothèse de Breghot du Lut que les Bourg-Chanin sont simplement des lieux plus mal habités, plus malpropres que leurs voisins, doit être écartée par cette raison que les Bourg-Chanin ne sont pas toujours des quartiers, des rues, mais parfois des hameaux isolés, éloignés, qu'on n'aurait eu aucun motif de qualifier particu- lièrement. LES B U R G I Il y avait à Lyon, outre le Burgus caninus (le Bourg-Chanin), leburgus lugdunensis (le quartier de Saint-Pierre), le burgus Sancli Vinceniii (le quartier de Saint-Vincent), le burgus de Senoa (le quartier des Cordeliers), le Burgus novus (le quartier de Bourg-Neuf). Ces burgi, pense le savant M. Guigue, sont des souvenirs de l'occupation burgonde et désigneraient les lieux où s'étaient le plus spécialement fixés les conquérants dans la cité lyonnaise. On sait qu'en effet les Burgondes tiraient leur nom des burgi. Bourg, qui a signifié plus tard une agglomération entourée de mu- railles, qui ne signifie guère aujourd'hui qu'un gros village, vou- lait dire au contraire au début une agglomération non entourée de murs. Domorum congregatio, quse muro non elauditur. D'après l'auteur de la vie de saint Faron, cité par du Gange, la nation des Burgondes tirait son nom de ce qu'ils vivaient en agglo- mérations, crebra habitaeula constiluta, sur le territoire où ils avaient été parqués par Tibère, agglomérations dénommées burgi, d'où Burgundiones. Je crois donc qu'il faut voir dans les Bourg-Chanin des an-