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SUR L'ORIGINE DU NOM DE BOURG-CHANIN 29 d'un certain nombre de dénominations topographiques et de groupes d'habitations, tant en France qu'au dehors.... « Le Bourg-Chanin vient-il de notre radical canna, ou de bur- guscaninus, bourg de chien, employé au figuré pour peindre la misère, la malpropreté de ce quartier du vieux Lyon ? II va sans dire que nous nous rattachons à la première de ces propositions. « Au débouché du pont de la Guillotière », dit un de nos anciens chroniqueurs, « s'élève un petit bourg auquel le peuple a donné le « nom de chanin, parce que, situé auprès de la place de Bellecour, « qui alors était souvent, inondée par les grosses eaux du Rhône, « son voisinage le rendait insalubre. » « Pour compléter cette phrase, nous ajouterons que cet empla- cement de Bellecour était au moyen âge, un marais coupé de lônes et couvert de roseaux ou cannes, une cannivière ou chanivière en un mot. Or donc, il n'est point étonnant que le bourg en question ait pris, dès le principe, le surnom de canin ou chanin, en latin cahi- nus, cause involontaire sans doute de la fausse interprétation qui l'a transformé enburgus caninus ou bourg de chien. « De plus, il existe à Mornant, à Sain-Bel, à Pontcharra, aMon- taney , à Saint-Didier-sur-Ghalaronne, à Montverdun, en Forez, dans le Lyonnais, en Bresse et dans les Dombes, des Bourg-Cha- nin, tous situés près de ruisseaux, d'étangs ou de terrains maréca- geux produisant des roseaux, des cannes. La partie supérieure de l'Albarine, près des sources de cette rivière, qui entretenait là et entretient encore de vastes marais, est latinisée vallis canina, ainsi que le témoigne la mention qui accompagne le nom du village de Gorcelles, situé dans cette haute vallée : vicarius de Corcellis in valle canina. » ÉTYMOLOGIE GOCHARD Cochard a fait erreur en croyant que temps chanin est, pour le Lyonnais, synonyme de temps humide. C'est au contraire un temps aigre, froid, un temps de traverse et de bise noire. Témoin notre expression si répandue : « Un air chanin que vous souffle sur le cotivet ». Evidemment la traverse ne soufflait pas plus en rue