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VICTOR HUGO 11 de ces aptitudes est en quelque sorte la négation de l'autre. Sainte- Beuve, à peu près seul, a su les concilier; et encore les Poésies de Joseph Delorme, les Consolations et les Pensées d'Août sont-elles bien inférieures à ses Portraits et à ses- Causeries du Lundi. L'illustre chantre des Méditations et des Harmonies ne s'est pas élevé bien haut dans sonCours familier de Littérature. De même, l'auteur fécond des Orientales et des Feuilles d'au- tomne est resté fort au-dessous des spécialistes, quand il a voulu manier le stylet d'Aristarque. Presque personne ne sait qu'en 1824 il donna en quatre petits volumes, un Choix moral de lettres de Voltaire, de ce Voltaire qu'il a tour à tour flétri comme un dé- mon ou porté aux nues. Il y avait joint une préface anonyme, très curieuse, encore toute classique et empreinte de sentiments reli- gieux et monarchiques. Mais peu à peu, de nombreux articles qu'il fournit à la Muse française, au Conservateur littéraire, au Globe, exprimèrent avec élégance des idées de rénovation et de réforme. La préface de Cromioell était un cri d'attaque, un chant de guerre, comme l'avait été au seizième siècle la Défense et Villustration de la langue française par Joachim du Bellay. Celles de ses au- tres drames et de ses recueils de vers ne firent que confirmer ses théories. Son Étude sur Mirabeau (1834) a de l'ampleur. Le livre, qu'il a consacré à Shakspeare (1864), n'est guère qu'une amplification,prétentieuse et ampoulée par endroits, dont le but est de démontrer que toute grande nation a eu son grand poète : la Grèce, Homère ; l'Italie, Dante; l'Angleterre, Shakespeare; la France, ..., quelque génie que l'avenir tient en réserve, s'il n'est pas déjà venu. Son ouvrage intitulé: Littérature et philosophie mêlées (1834), le récit de son voyage sur le Rhin (1842), une touchante notice sous ce titre : Mes Fils (1874) et, de 1875 à 1876, une autre publication autobiographique, Actes et paroles (Avant l'exil, Pendant l'exil, Depuis l'exil), n'ont pas une très grande importance. Je ne parle point de son Essai d'explication sur les effets de la forme sphérique,qui est encore inédit et dont l'énoncé est plein des promesses les plus étranges. Je ne m'arrête pas da- vantage à une introduction sur Paris, écrite par lui en 1867 pour le Guide que M. Ulbach rédigea à l'occasion de l'Exposition uni- verselle, ni à une brochure Pour un soldat, pour un obscur