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12                    LA R E V U E LYONNAISE
déserteur, qui parut en 1875, ni à un Voyage en Zélande auquel
il semble avoir collaboré, ni à ces deux volumes sur Victor
Hugo raconté par un témoin de sa vie, qui furent écrits en
1863 par sa femme sous son inspiration et comme sous sa dictée.
Quant à sa brochure de Napoléon-le-Petit, imprimée en 1852
à Bruxelles et longtemps interdite en France, quant aux deux
parties de son Histoire d'un crime, nul n'ignore que ce sont
des œuvres de colère et de haine, flottant entre l'histoire et le
pamphlet.
    De nos jours, tout le monde a touché plus ou moins au journa-
 lisme : les plus petits se sont fait connaître par là ; les plus grands
 s'y sont aventurés. Chateaubriand, Guizot, Thiers, Lamennais,
 George Sand, n'ont pu résister au désir de se mettre ainsi en rap-
 port direct et quotidien avec le public. Si Lamartine fonda le
 Bien public de Mâcon, Hugo en 1848 créa à Paris Y Evénement
 qu'il nomma ensuite VAvènement, après une condamnation, et un
 des principaux organes du radicalisme, le Rappel, institué en 1869
 par Vacquerie, Henri Rochefort, Charles et François Hugo, obéit
 encore -actuellement à l'impérieuse influence du poète. Ne négli-
 geons pas d'indiquer son rôle d'orateur, de signaler par exemple
 trois discours, prononcés par lui à l'Académie française, et ceux
qu'il fit à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à
l'Assemblée législative. lien a publié en 1851 plusieurs, où il avait
traité des affaires de Rome, de la question de l'enseignement, de la
réforme électorale, de la suppression du cautionnement et du tim-
bre des journaux, des propositions de limitation du suffrage uni-
versel et d'abolition de la peine de mort, des projets de loi sur la
révision de la constitution. Trois ans de suite, il attaqua avec
violence Montalembert et Louis- Napoléon Bonaparte, le libéra-
lisme catholique et la démocratie césarienne. Lorsqu'un de ses fils
fut traduit en justice comme journaliste, il parla en sa faveur, de
même qu'antérieurement il avait plaidé sa propre cause dans le
procès du Roi s'amuse. Durant son exil, à Bruxelles, à Jersey,
à Guernésey, et, depuis son retour, au Sénat, aux funérailles des
hommes- de parti, dans les solennités pédagogiques, les réunions
politiques, les congrès littéraires, en toute occasion enfin, il a pris
la parole, et il a mis au service de ses utopies humanitaires une