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420 ÉTUDE HISTORIQUE rêt, se faisaient pour les besoins de la cause, religionnaires ou catholiques. Tour à tour enfin les membres d'une même famille, les cadets plus particulièrement — jaloux de leurs aînés — abjuraient la religion de leurs pères pour passer au camp ennemi. Un exemple topique du genre nous est fourni par cet archevêque d'Aix, — un membre de la famille des barons de Sainc-Chamond — qui, en 1551, s'étant converti au protestantisme, épousa la fille d'un huguenot, Claude de Fay, et, de concert avec son beau-père, leva en Dauphiné un régiment pour voler au secours de Condé. Bref, ce n'étaient partout que compromissions, ruines, incendies, qui ne cessèrent qu'avec la fin de ces guerres survenue vers 1597 : elles avaient duré plus de trente ans. Malheureusement, à leur suite, se produisirent la famine, la peste, qui de 1625 à 1645 se manifesta dans notre contrée tantôt par épidémies, tantôt par foyers isolés. Dans une chronique poétique, en patois de 1674, je trouve mention- nés Chavanai, la Valla comme particulièrement atteints par le fléau. Avec le xvu e siècle, les chroniqueurs se montrent plus avares de détails. On commence à sentir que la vie locale, la vie provinciale vont s'éteignant graduellement au profit d'une autre qui, déjà assez appréciable sous les règnes de Henri IV, de Louis XIII, va atteindre son apogée sous Louis XIV. Le grand roi, en effet, ne s'adressera plus aux provinces que pour leur réclamer leur contingent d'hommes et d'argent nécessaires à ses grandes guerres ; il s'efforcera d'attirer autour de lui seigneurs grands et petits pour s'en parer; il appellera à lui tout ce qui porte un nom dans le monde des lettres, des sciences, de la guerre, des arts pour donner le plus d'éclat à sa cour. Déjà se dessine ce mouve-