Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                    DU CANTON DE PÉLUSSIN                       4II

lieu se retrouvent dans la définition même. « La situation
de cette ville est affreuse, dit YAlmanach de Lyon de 1760,
elle fut bâîïe dans les temps de barbarie où de petits tyrans
cherchaient les endroits inaccessibles pour mettre leur fai-
blesse en sûreté! » Certes, l'emplacement, eu égard surtout
à la proximité du Rhône et de la grande voie romaine par
où se faisait le commerce dans les temps primitifs, ne pou-
vait être mieux choisi pour permettre de rançonner et de
mettre en lieu sûr tout le butin.


   L'origine ou la date de fondation de cette ville est diffi-
cile à préciser. En tous cas, rien de plus singulier à com-
parer que l'état actuel de cette localité, aujourd'hui village
de quatre à cinq cents âmes avec l'importance de la ville du
moyen âge et même dans les premiers siècles de notre ère.
Sous l'époque romaine, elle était dite castmm, c'est-à-dire
ville de deuxième rang (1), titre qu'elle conserva jusqu'aux
guerres de religion.
    Supposez, pgrché en nid d'aigle, un assemblage irrégu-
lier de maisons, de chaumières cramponnées sur les flancs
d'une colline abrupte, au confluent de deux torrents, le
Bataillon et l'Eparvier au cours parfois impétueux. Quel-
ques débris de remparts et d'une enceinte épaisse subsis-
tent encore, mais les portes ont disparu pour faciliter
l'accès du village. Du milieu de ces ruines émerge l'église
— sans caractère saillant — qu'entoure une galerie étroite
servant jadis de cimetière exigu ; son clocher, de forme



  (1) Le mot civitas était réservé aux villes de premier rang, comme
Vienne par exemple, et le terme viens concernait les villages ou
hameaux.