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406      LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

un tailleur, certainement français, plus maître de son
outil, tandis que Mathieu Husz et Jean Schabler ont
dû employer pour les Sublilles fables de Esope (1484)
des graveurs allemands dont le faire était incorrect et
lourd (34). Autres sont les éditions produites, après
1484, par Guillaume Le Roy et Mathieu Husz; on
constate un progrès. On peut en juger par le Rom-
mant de la rose « où tout l'art d'amours est enclose »
(1485 ?), la gravure est déjà digne d'attention. Le
Propriétaire des choses de Barthélémy de Glannville,
imprimé à Lyon en 1485 par Mathieu Husz, « maistre
en l'art de impression » (35), présente des ouvrages
de dessinateurs et de tailleurs différents, alors assez
habiles ; on en peut juger par la planche qui montre
les moines Jean Corbichon et Pierre Forgtt présentant
leur livre à Charles V et par celle de Dieu le père
pressant sur sa poitrine Jésus-Christ crucifié. Dessin
et taille se ressentent du goût français ; l'ornement
en rinceau de la première planche est élégant (36).
La décoration du livre de Valère le granl de Mathieu
Husz (1485) est dans le même style ; l'exécution des

   (34) Mathieu Husz a eu un atelier de graveurs diversement com-
posé suivant le temps. Il a certainement fait emploi dans plusieurs
éditions de bois d'ateliers d'Augsbourg, et il a eu chez lui des gra-
veurs qui sortaient de ces ateliers. Il paraît avoir introduit quelque
réforme vers 1485, mais l'effet en a été lent, car, dans la Vita
Christi de Jacques Buyer et de Husz (1487), on trouve encore
nombre de planches qui appartiennent à la grosse imagerie alle-
mande.
   (35) Bibliothèque nationale, réserve, R 218.
   (36) Passavant a parlé de ce livre d'après l'édition de 1482 (Le
peintre graveur, vol. I, p. 159). Plusieurs des vignettes ont été gra-
vées en relief sur métal.