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LES 394 GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS imprimé s'abaissa et l'usage s'en élargit. Le livre devint une des marchandises de facile débit aux foires de Lyon, il fut accessible à un plus grand nombre d'acheteurs ; la demande s'accrut vite dans les cou- vents, elle se produisit bientôt dans presque toutes les classes de la population. Au commencement, on s'attacha à donner à l'es- tampe ou à la vignette l'apparence de l'image peinte; l'estampe devait être peinte le plus souvent. Le gra- veur, en taillant dans le bois les traits du dessin qui lui avait été fourni, faisait des moules, dont l'em- preinte en noir ou en couleur devait être recouverte par la peinture ( i ) . C'était grossier bien souvent, la taille autant que l'enluminure, mais ces livres s'adres- saient généralement à des lecteurs dont le goût n'était pas élevé. Le travail était fait aussi avec plus de liberté, et c'est ainsi qu'on voit les cartes de la géo- graphie de Claude Ptolémée, imprimée à Ulm par Léonard Hol en 1483, relevées par un coloriage poly- chrome (2). On renonça vite à cet artifice qui ne faisait pas rechercher davantage les livres, qui les renchérissait et ralentissait le travail ; le dessin gravé (1) Nous citerons en preuve un exemplaire du Propriétaire des choses du cordelier Barthélémy de Glannville (édition de « M= Jehan Cyber, maistre en l'art de impression », Lyon, sans date, vers 1480), de la bibliothèque de notre ami A. Firmin Didot, exemplaire dont les vingt estampes et vignettes sont cou- vertes d'un coloriage qui éclaire les feuillets et donne au texte quelque relief. (2) On retrouve ce coloriage polychrome dans les Statuta ordinis Cartusiensis, imprimés à Bâle par Jean Amerbach en iSio (Bibliothèque de l'Université de Bâle).