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L'ABBÉ RAMBAUD 391 pas des serviteurs à gages, des domestiques, mais les chefs eux-mêmes avec tous leurs auxiliaires, avec les bienfai- teurs de la cité. Ces bienfaiteurs qui appartiennent à l'élite de la société lyonnaise, versent eux-mêmes dans les verres le bon vin qu'ils ont apporté de leurs caves, et même chan- gent les assiettes. La fête se termine par des chœurs et des chants. L'œuvre prospère et se propage ; six mille mètres de ter- rain ont été achetés dans ces dernières années à Vaise et à Villeurbanne, où déjà sont installés un certain nombre de vieillards et annexées des écoles dans le même esprit et les mêmes conditions. Jusqu'à présent, il a été dépensé deux millions quatre cent mille francs auxquels il a été pourvu par les fortunes des deux fondateurs, par des souscriptions, par des emprunts et par des quêtes pour l'amortissement de ces emprunts. Il faut dire que les hospices font l'abandon de la location des terrains de la rue Duguesclin. C'est d'ail- leurs de leur part une générosité bien calculée. La maison vînt-elle à se fermer, l'entretien de bon nombre de ces vieil- lards lui tomberait sur les bras, au prix de 800 fr. chacun, tandis qu'ils n'en coûtent pas la moitié à la cité Rambaud (1). Tel est l'abbé Rambaud, telle est son œuvre. Elle nous a paru le mode d'assistance de la vieillesse le meilleur, le moins coûteux, ajoutons le plus moral. Nous avons donc jugé qu'il mérite cette haute récompense dont dispose l'Académie, grâce à l'insigne générosité de Mme Audiffred. Tous ceux qui le connaissent y applaudiront ; toute une grande ville où son nom est populaire, vous en sera recon- naissante. (5) Je dois bon nombre de ces détails à l'obligeance de M. Rougier, professeur d'économie politique à la Faculté de droit.