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                        DE THOMAS BLANCHET                 357

 n'était-il pas là pour nous garer de toute erreur ? C'est le
 plus grand honneur, à mon sens, pour Blanchet et la plus
 sûre garantie de sa valeur que l'estime à lui témoignée par
 le fameux amateur, dans le soin qu'il avait pris d'adjoindre
 à sa collection un si beau lot de dessins de votre homme.
 De qui les tenait-il ? Etait-ce de Jean-Jacques de Boissieu
 « avec lequel M. Mariette était en relation d'amitié », ou
 les avait-il recueillis dans l'un de ses passages à Lyon en
 même temps que les deux Horace Le Blanc de Lyon, qui
 figurent au numéro 1085 du même catalogue Mariette ? J'ai
 idée, entre nous, que les dessins d'Horace Le Blanc sont
infiniment plus rares que ceux de Th. Blanchet : « Le
 nombre de ses dessins qui nous est parvenu est peu impor-
tant », dites-vous de celui-ci ; « il paraîtrait, du reste,
 qu'il n'en a pas beaucoup laissé. » Qu'ils n'aient pas été
conservés avec le respect qu'ils méritaient, je le veux bien ;
mais je penserais que, par lui-même et par l'ordre de ses
travaux, le génie de Blanchet fut abondant, fécond et ima-
ginatif et que sa plume et sa sanguine durent se prêter,
lestement et à tous propos, aux inventions sans cesse pro-
voquées du peintre décorateur et de l'architecte. Quoi qu'il
en soit, le cabinet du roi fit, par l'intermédiaire de Lempe-
reur, à la vente de Mariette, l'acquisition des « six sujets
divers » du n° 10S8 et ce sont eux, plus certaines feuilles
du n° 1406, qui permettent aujourd'hui aux amateurs de
tous pays de juger, selon son mérite, le maître de Lyon,
au milieu de ses confrères les plus fameux de l'école de
Paris, contemporains de Poussin et de Le Brun, qui tous
deux l'avaient fort apprécié durant ses études en Italie.

                          A vous tout cordialement.

                                 Ph.   DE CHENNEVIÈRES.

   *)» S. — Mai 189;.                                 26